Islande (Photo : Olivier Morin) |
[19/05/2014 11:19:47] Reykjavik (AFP) L’Islande a annoncé lundi avoir démarré avec succès le processus d’annulation d’une partie des dettes des emprunteurs immobiliers, qui doit soulager plus de la moitié des ménages d’un montant allant jusqu’à près de 26.000 euros.
Dimanche, le fisc a ouvert le site internet, leidretting.is, sur lequel les Islandais doivent déposer leur dossier. Dans les deux premières heures, il en a enregistré 5.000, a indiqué au quotidien Frettabladid l’un de ses responsables techniques.
Le Parlement avait adopté vendredi la loi permettant aux emprunteurs de demander cette annulation, entièrement financée par l’État.
Ce plan était la principale promesse électorale du Parti du progrès (centriste), du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson, victorieux aux législatives d’avril 2013 avec son allié conservateur, le Parti de l’indépendance.
La mesure-phare est la réduction du capital de la dette pour les ménages ayant contracté un emprunt immobilier indexé sur l’inflation (la grande majorité des cas), sans conditions de revenus. Cet allégement de dettes, qui dépend du montant emprunté, est plafonné à 4 millions de couronnes (plus de 25.900 euros).
Le gouvernement estime que ce plan touchera quelque 69.000 ménages sur les 124.000 que compte le pays, et qu’en moyenne ils peuvent prétendre à 1,1 million de couronnes (7.100 euros).
Les banques en Islande ne proposaient pratiquement que des emprunts indexés sur l’inflation avant l’effondrement du système financier en 2008. Or la profonde crise traversée par ce pays a eu pour conséquences, entre autres, de faire grimper l’inflation du fait de la faiblesse de la couronne islandaise et donc, les dettes des ménages.
En 2012, 36,7% d’entre eux affirmaient boucler leur budget mensuel “avec difficulté” et 11,5% “avec grande difficulté”.
Le plan a toutefois suscité de vastes polémiques en Islande et ailleurs, de la part du Fonds monétaire international, de l’OCDE et de l’agence de notation Standard and Poor’s, à cause de son coût élevé et de ses retombées économiques incertaines.