«La croissance en Tunisie devrait repartir en 2014, pour atteindre 3,3% et se situer, ensuite à 4,6% en 2015, ce qui permettra de clôturer l’épisode de récession subi en 2011 (-1,8 %)”. C’est en tout cas ce qu’on lit dans un rapport sur «Perspectives économiques en Afrique 2014», présenté lundi 19 mai à Kigali (Rwanda), à l’occasion de la tenue des 50èmes Assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD).
Elaboré conjointement par la BAD, le Centre de développement de l’OCDE et le PNUD, ce rapport souligne que «le retour de la Tunisie sur un schéma de croissance durable, nécessitera une rationalisation des dépenses publiques et un encadrement efficace du secteur financier, du marché du travail et des investissements».
«La mise en oeuvre attendue de la réforme fiscale et de la réforme des subventions à l’énergie, une gestion plus rigoureuse des finances publiques, et des capacités de financement restaurées devraient permettre dès 2014, de réduire le déficit budgétaire puis de le résorber en 2015. Et le déficit du compte courant devrait diminuer dès 2014, sous l’effet de la reprise économique et de la relance du tourisme», peut-on lire dans ce document de référence.
Ainsi, les trois institutions prévoient une amélioration progressive du taux de croissance du PIB par habitant à 2,2% en 2014 et 3,5% en 2015, contre 1,5% en 2013.
S’agissant de l’inflation, elles estiment qu’elle régressera à 5,5% en 2014 pour se situer au niveau de 4,9% en 2015 (6% en 2013).
En ce qui concerne les déficits jumeaux (budgétaire et courant), ils devraient fléchir progressivement d’ici 2015.
Le solde budgétaire devrait régresser à -6,4% en 2014, et -4,3% en 2015 (-6,2% en 2013), alors que le compte courant passerait de -8,2% en 2013 à -7,4% en 2014, pour s’améliorer encore en 2015 (-6,4%). Revenant à la situation économique en Tunisie au cours de l’exercice 2013, le rapport a fait état d’un ralentissement de la croissance à 2,6%, en deçà de la prévision officielle (4,5 %) et de l’exercice 2012 (3,7%).
Ce ralentissement a été expliqué par «les blocages politiques, la dégradation de la situation sécuritaire, la fragilité du contexte social, la stagnation de la zone euro (premier client et premier fournisseur du pays) et une production agricole en recul de 3,3%».
Le rapport a évoqué, également, la détérioration du secteur touristique et des industries exportatrices, accentuée par la dépréciation du dinar et la chômage, ainsi que par les dépenses sociales, notamment les subventions à l’énergie, qui ont fortement pesé sur les équilibres budgétaires.
En ce qui concerne les perspectives économiques pour le continent africain, le rapport a prévu «une accélération de la croissance pour se situer au niveau de 4,8% en 2014, atteignant 5 à 6% en 2015, des niveaux jamais atteints depuis la crise économique mondiale de 2009». «L’Afrique pourrait transformer son économie et réaliser une véritable percée en matière de développement à condition de mieux s’intégrer dans la production mondiale de biens et de services», préconise le rapport.