Areva assure que le rachat d’Uramin ne pèsera plus sur ses comptes

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ête parlementaire sur les coûts du nucléaire (Photo : Bertrand Guay)

[20/05/2014 08:28:07] Paris (AFP) Le rachat controversé d’Uramin, opération qui avait viré au désastre financier et épinglée dans un prérapport de la Cour des comptes, n’aura plus d’impact financier pour Areva, a indiqué mardi le patron du géant nucléaire français.

“Toutes les conséquences économiques aujourd’hui d’Uramin sont totalement intégrées dans les comptes d’Areva. Il n’y a pas de nouvel impact à attendre”, a assuré le président du directoire d’Areva, Luc Oursel, lors d’une audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les coûts du nucléaire.

Le groupe minier canadien Uramin, qui ambitionnait d’exploiter des gisements d’uranium dans plusieurs pays africains, avait été acheté en 2007 à prix d’or (2,5 milliards de dollars environ soit 1,8 milliard d’euros) par Areva, sous la présidence d’Anne Lauvergeon, remplacée mi-2011 à la tête du directoire par M. Oursel.

Mais après le départ de Mme Lauvergeon, évincée avec l’aval de l’Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Areva avait divisé par cinq la valeur comptable de cette société et le groupe avait dû inscrire dans ses comptes d’importantes provisions d’un montant total de près de 1,9 milliard d’euros.

“Les provisions correspondant à la dépréciation de cet actif ont été faites et donc il n’y a plus de conséquence supplémentaire à attendre sur Uramin”, a répété Luc Oursel.

Le développement du gisement en Namibie a été suspendu dans l’attente d’une reprise des cours de l’uranium, qui se sont effondrés après la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011, tandis que les activités d’exploration ont été arrêtées en République centrafricaine, pour des raisons logistiques et sécuritaires.

Dans un prérapport dévoilé la semaine dernière par le journal Les Echos, la Cour des comptes étrille les dérives d’Areva sous Anne Lauvergeon, des déboires de l’EPR au rachat controversé d’Uramin, un dossier dans lequel elle pointe des “zones obscures”.

Une enquête préliminaire sur les conditions de ce rachat a été ouverte par la justice, à la suite d’un signalement auprès du parquet national financier par les magistrats de la rue Cambon, qui doivent publier leur rapport final au cours des prochaines semaines.