L’Association des intermédiaires en Bourse (AIB) et l’Institut de formation de la Bourse de Tunis (IFBT) ont organisé mardi 20 mai 2014 à la Maison de l’Entreprise, une conférence-débat sous le thème «la communication financière : stratégie ou obligation légale». Cette initiative, destinée avant tout aux sociétés cotées, quelle que soit leur taille, a en effet pour objectif de leur apporter, pour la première fois, un regard pluridisciplinaire sur les principaux enjeux de la communication financière et de promouvoir les meilleures pratiques en la matière.
Mais toute initiative prolongeant les différentes actions de l’AIB, en ciblant davantage les spécialistes de la communication financière, est bienvenue. Les participants ont donc salué cette nouvelle action qui offre à des professionnels soucieux les outils qui pouvaient être utilisés pour améliorer la transparence des informations diffusées.
Il est loin le temps où les entreprises cotées se contentaient d’une information financière donnée au marché sur des performances passées. Les acteurs qui le composent ont besoin pour comprendre l’entreprise, dans le cadre d’un environnement de plus en plus complexe, de connaître sa stratégie, d’être convaincus qu’elle est la meilleure et que sa bonne exécution est assurée par un management compétent. «En un mot, la communication doit être avant tout stratégique», a déclaré Adel Grar, président de l’AIB.
L’information, de ce fait, ne peut se résumer à des chiffres ou des ratios. Ceux-ci ne sont que la conséquence et la mesure d’une stratégie bien conduite, a-t-il indiqué. Et d’ajouter que seulement 25% des entreprises cotées tiennent régulièrement leur communication financière dont la majorité écrasante est bel et bien des sociétés privées.
Pour reprendre la terminologie adoptée par le règlement général du Conseil du marché financier (CMF), il s’agit de l’information périodique. Mais, bien évidemment, la communication financière ne s’arrête pas là, a fait savoir Férid Ben Brahim, directeur général d’AXIS Capital Bourse. L’émetteur, dit-il, se trouve de façon régulière en prise avec le marché à la faveur des changements de périmètres, d’obtention de gros contrats, d’alliances, ou encore de tout événement exogène qui pourrait affecter la marche des affaires et donc sa rentabilité.
Ce qu’il faut faire…
Force est de constater que pour s’assurer de la bonne fluidité de l’information vers le marché, l’entreprise s’appuie sur les principes qui fondent la communication financière. L’égalité de traitement de l’information et l’obligation de porter à la connaissance du public tout fait susceptible, s’il était connu, d’avoir une influence sur le cours de bourse, rappellent en permanence l’entreprise à son devoir d’information des marchés, a expliqué le président de l’AIB. «L’entreprise est dans l’obligation de donner une image exacte, précise et sincère de sa situation financière», a-t-il affirmé.
In fine, M. Grar a souligné que passer de l’information financière à la communication financière, c’est passer d’un reporting chiffré à une véritable stratégie de communication qui repose sur une palette d’outils. Le premier d’entre eux consiste à identifier des cibles de destinataires : actionnaires existants et actionnaires potentiels, susceptibles un jour ou l’autre de remplacer les premiers.