Les choses se précisent ou presque. Les états major dans les partis se frottent les méninges! L’élection présidentielle, malgré le peu de place laissé au futur président par la nouvelle Constitution, attise les convoitises et les calculs, petits ou grands, bons ou mauvais.
Le derniers sondage de Sigma Conseil bouleverse d’ailleurs un peu les schémas traditionnels puisqu’il introduit le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomâa, tout technocrate qu’il est, dans le tiercé gagnant des présidentiables –sachant que la Feuille de route l’interdit de se présenter-, et relègue certains loin derrière!
Le portrait de groupe qu’on peut d’ores et déjà dresser pour la future présidentielle est chamarré! Il y a d’abord les abonnés! BCE et Moncef Marzouki n’ont absolument pas quitté le tiercé de tête depuis les débuts de cet exercice en 2012!
Le premier, BCE, a caracolé, seul, longtemps en tète de peloton porté par la vague d’enthousiasme créée par le leadership qu’il exerce sur Nida Tounes et par ce qu’il représentait, du temps de la défunte Troïka, une opposition aux islamistes! Il est toujours en bonne place bien que Jomâa l’ait devancé dans le sondage de Sigma Conseil.
Cependant, les derniers remous au sein de Nida Tounes et l’arrivée de Mohamed Ennaceur au deuxième poste du parti (créé expressément pour lui) laisse croire qu’une manœuvre de dernière minute peut très bien propulser ce dernier au poste de candidat de Nida Tounes si nécessaire ou au moins il fera le bon chef de gouvernement de Nida Tounes en cas de victoire aux législatives!
Moncef Marzouki, le président provisoire, y croit! Dur comme fer! Il se représentera à la présidentielle, et la machine du CPR, ou ce qu’il en reste, l’épaulera. Tant pis pour les grincheux et ceux qui s’échinent à dresser la liste des aberrations du président et ses dérives verbales qui font marrer les «facebookeurs» de la cité. Il est toujours accrédité d’un score en deuxième position derrière BCE; bien que beaucoup de Tunisiens ne le portent pas –ou plus- dans leur cœur, Moncef Marzouki tentera sa chance.
Hamadi Jebali a su capitaliser sur sa sortie du gouvernement suite à l’assassinat de Chokri Belaïd. Couronné du courage de son geste, il arrive à faire oublier, par certains, son appartenance à Ennahdha afin de ramasser «plus large» les voix! Il a même fini par lâcher le poste de secrétaire général du mouvement de Rached Ghannouchi pour mieux préparer son avenir de candidat neutre à la présidentielle, le moment venu!
Hamma Hammami figure sur bien de sondages pour la présidentielle. Ce candidat non encore officialisé du Front Populaire table sûrement sur le peuple de gauche dans sa course vers Carthage. Il est certes porté par la vague du Front Populaire qui continue à être cité comme troisième force sur la scène politique, cependant les chances de Hamma Hammami sont minimes de pouvoir atteindre un score lui permettant de bien peser dans la course.
D’autres politiciens font des apparitions au gré des sondages comme Ali Laarayedh d’Ennahdha et Kamel Morjane du parti El Moubadara sans pour autant susciter une adhésion durable.
Il faut signaler également le cas particulier de Mustapha Ben Jaafar, président de l’ANC et du parti Ettakatol, qui a déclaré qu’en cas de candidature pour la présidentielles, il démissionnera de son poste à l’ANC mais qu’il n’a pas été encore officiellement investi par son parti, ce qui ne saurait tarder.
On ne peut pas passer cette revue de groupe sans compter l’eternel candidat d’El Joumhouri, Nejib Chebbi, qui maintient sa candidature contre vents et marées et qui affiche toute sa confiance en ses chances. M. Chebbi n’est presque plus apparent dans les sondages pour la présidentielle, et même quand il apparaît, il est crédité d’un score ridicule!
Ce portrait est non achevé sans y ajouter la dame! Ou plutôt les dames, puisque deux femmes tunisiennes ont déclaré leur intention de se présenter…
La présidente du Mouvement démocratique d’édification et de réformes, Emna Mansour Karoui, a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Mme Karoui a expliqué que sa décision ne reflète pas une ambition personnelle mais intervient à l’appel des membres des bureaux politique et exécutif du mouvement. Elle a souligné l’impératif de renforcer la présence de la femme aux postes de décision, ainsi que son rôle dans la vie politique, économique et sociale.
D’un autre côté, Badra Gaâloul, présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Mme Gaâloul souligne qu’elle est la première femme tunisienne indépendante, qui n’appartient à aucun parti politique à se proposer pour ce poste et que tout citoyen a le droit d’avoir une activité politique.