à la Bourse de Madrid le 8 avril 2014 (Photo : Gerard Julien, Gerard Julien) |
[23/05/2014 06:32:56] Paris (AFP) L’agence de notation Standard and Poor’s (SP) a relevé vendredi d’un cran la note de l’Espagne, saluant l’amélioration des perspectives économiques de ce pays qui avait été un des plus frappés par la crise de la zone euro.
La note de la dette à long terme du pays passe ainsi de “BBB-” (la plus faible note possible pour un emprunteur fiable) à “BBB”.
L’agence dote cette nouvelle note d’une perspective stable, ce qui implique qu’elle n’envisage pas de la modifier de nouveau à court ou moyen terme.
A l’appui de sa décision, SP souligne “l’amélioration de la croissance et de la compétitivité, résultat des efforts de réformes structurelles entrepris depuis 2010” dans une Espagne sortie au troisième trimestre 2013 de sa deuxième récession en cinq ans.
“Les chiffres préliminaires (de l’agence statistique européenne) Eurostat pour le premier trimestre montrent que le PIB réel a progressé de 1,6% en rythme annuel. Ce chiffre peut être fortement revu, mais il semble tout de même soutenu par une reprise progressive de l’emploi dans un nombre croissant de secteurs” d’activités, selon SP.
Le chômage, principal fléau de l’économie espagnole, reste à des niveaux très hauts. Selon les différentes méthodes officielles de calcul, le pays compte entre 4,7 millions et 5,9 millions de demandeurs d’emploi, pour un taux de chômage de 25,93% au premier trimestre, proche du record historique (26,94% au premier trimestre 2013) et l’un les plus élevés du monde industrialisé.
Il a toutefois montré des signes de reflux. Ainsi, en avril, la quatrième économie de la zone euro a vu le nombre de chômeurs reculer de 2,33%, incitant le chef du gouvernement Mariano Rajoy à parler de “changement de tendance”.
“De notre point de vue, les réformes récentes libéralisant les horaires d’ouverture du commerce de détail, les contrats à durée déterminée et les jeunes entreprises, semblent aussi soutenir la reprise”, commente Standard and Poor’s.
L’institut national de la statistique espagnol a toutefois relevé une baisse inquiétante de la population active, alors que nombre de demandeurs d’emploi, découragés, abandonnent leurs recherches voire quittent le pays.
Les syndicats dénoncent, eux, la montée de l’emploi précaire, avec beaucoup de postes temporaires et à temps partiel.