Cure de jouvence pour Leica qui inaugure un nouveau siège

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être vendus aux enchères sont exposés le 22 mai 2014 à Wetzlar, au nouveau siège du fabricant (Photo : Daniel Roland)

[23/05/2014 09:09:33] Francfort (AFP) Lancé à la reconquête du succès, le célèbre fabricant allemand de matériel photographique haut de gamme Leica inaugure ce vendredi son nouveau siège à Wetzlar, dans l’ouest de l’Allemagne, où ses légendaires boîtiers virent le jour cent ans plus tôt.

Courbes harmonieuses et matériaux écologiques, bâtiments aux allures d’objectif et de molettes d’appareil photos, ce site ultra-moderne, baptisé Leitz-park en référence au fondateur de l’entreprise Ernst Leitz, réunira en un même lieu l’usine principale de Leica ainsi que deux autres dédiées à la mécanique miniature et à l’optique de pointe.

Le projet, qui a nécessité un investissement de 60 millions d’euros, “est à la fois un commencement et un retour”, explique l’entreprise qui avait déménagé son siège de quelques kilomètres au milieu des années 80, à Solms, suite à une scission de ses activités.

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ège du fabricant allemand Leica, le 22 mai 2014 à Wetzlar (Photo : Daniel Roland)

L’inauguration de ces nouveaux locaux s’accompagne d’une vente aux enchères organisée par la célèbre maison autrichienne WestLicht, l’une des plus réputées au monde dans le domaine de la photographie, qui rassemblera une centaine de pièces rares, dont un télescope datant de 1852, et des tirages photos emblématiques.

Située dans l’Etat régional de Hesse, Wetzlar constitue le berceau de la maison Ernst Leitz, devenu par la suite Leica Camera. C’est là qu’en 1914, l’ingénieur Oskar Barnack met au point le premier prototype d’appareil photo petit format “Ur-Leica”, une révolution pour l’époque où les imposantes chambres photographiques règnent en maître. Il donne naissance à une longue lignée de boîtiers dont le légendaire “Leica M”.

“Le modèle M a fait le prestige de Leica, qui a longtemps représenté une forme de pureté”, souligne Guy Le Querrec, photographe membre de l’agence Magnum.

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és dans un hall du nouveau siège de Leica à Wetzlar, le 22 mai 2014 (Photo : Daniel Roland)

Chérie des pionniers du photojournalisme Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, la marque à la pastille rouge cultive soigneusement cette image: “Pendant longtemps, Leica a choisi de valoriser sa marque en équipant des photographes de talent et en leur demandant de vivre avec leur appareil photo”, ajoute M. Le Querrec.

Parmi les clichés estampillés Leica, certains, comme le portrait du leader de la révolution cubaine Ernesto “Che” Guevara réalisé par Alberto Korda, ont fait le tour du monde.

– Virage manqué du numérique –

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été du photographe Henri Cartier-Bresson et mis aux enchères, est exposé le 22 mai 2014 à Wetzlar, au nouveau siège de Leica (Photo : Daniel Roland)

“Les Leica se sont longtemps distingués par leur caractère robuste, des objectifs de grande qualité et leur facilité d’utilisation. En outre, leur esthétique a marqué plusieurs générations de photo-reporters”, explique Cyprien Clément-Delmas, photographe et réalisateur indépendant français.

L’entreprise traverse toutefois une passe difficile au début des années 2000, après avoir mal négocié le tournant de la photo numérique, et subit de plein fouet la concurrence des constructeurs asiatiques.

Leica est également victime de son succès: la robustesse de ses appareils incite nombre de photographes à investir dans des appareils d’occasion plutôt que de s’offrir des modèles neufs.

La société n’est plus que l’ombre d’elle-même jusqu’à son rachat en 2005 par l’Autrichien Andreas Kaufmann, l’actuel président du conseil de surveillance, avec pour ambition de lui redonner son prestige d’antan.

Il reçoit un soutien de poids en 2011, avec l’arrivée de Blackstone, l’un des plus grands fonds d’investissements du monde, qui débourse quelque 160 millions d’euros pour acquérir une part au capital du groupe.

Face à la guerre des prix que se livrent les constructeurs d’appareils photos, M. Kaufmann convertit la maison Leica au numérique tout en cultivant la réputation haut de gamme qui entoure ses appareils, quitte à froisser le noyau dur des aficionados qui ne jure que par la pellicule. Une stratégie qui se révèle payante: dès 2011, les ventes affichent à nouveau une croissance à deux chiffres.

Il opère en outre un rajeunissement de la marque. Dernière opération en date, le groupe a lancé en début d’année une nouvelle génération d’appareils numériques et connectés, la série T, dont la robe, épurée et en aluminium, est le fruit d’une collaboration avec les ingénieurs du constructeur automobile allemand Audi. “Un retour à l’essentiel”, explique Leica.