Le logo de la banque britannique Barclays (Photo : Shaun Curry) |
[23/05/2014 11:03:45] Londres (AFP) Barclays a été condamnée vendredi à 32 millions d’euros d’amende au Royaume-Uni pour des manquements sur le marché de l’or, de quoi ternir un peu plus la réputation de la banque après le scandale du Libor.
L’Autorité de conduite financière (FCA) britannique l’a condamnée à payer 26 millions de livres, la première sanction de ce type concernant ce marché.
Un ancien employé de l’établissement a également été interdit de travailler dans le secteur financier pour avoir “essayer d’influencer” le processus de fixation bi-journalier du prix du métal précieux. Il devra également payer 95.600 livres d’amende.
Le courtier, Daniel James Plunkett, a agi illégalement le 28 juin 2012 au fixing de l’après-midi en profitant des “faiblesses dans les systèmes et contrôles de Barclays”, précise la FCA.
Il voulait que le prix de l’or soit fixé au-dessous d’un certain seuil afin d’éviter d’avoir à payer un client, qui s’est ensuite plaint de cette apparente manipulation.
La banque est pour sa part punie pour des failles dans ses contrôles de 2004 à 2013.
“L’incapacité de Barclays à identifier et gérer les risques dans ses différentes activités est extrêmement décevante”, a commenté Tracey McDermott, l’une des responsables de la FCA, citée dans un communiqué.
Même si l’amende reste minime pour la banque, cette nouvelle affaire risque d’écorner encore l’image de Barclays, qui avait été la première à être condamnée dans le scandale des manipulations de taux interbancaires Libor et Euribor en juin 2012.
Ironie du calendrier, “les agissements de M. Plunkett ont eu lieu le lendemain de la publication de nos actions contre Barclays dans le dossier du Libor et l’Euribor”, a souligné Tracey McDermott.
Barclays avait en effet été condamnée le 27 juin 2012 à payer 290 millions de livres dans cette affaire, qui avait ensuite coûté sa place au directeur général de l’époque, Bob Diamond.
Son remplaçant Antony Jenkins avait entrepris de “restaurer la réputation” de la banque, impliquée dans une série d’autres scandales, en admettant que cela prendrait du temps.
“Même s’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir au changement de culture profond que nous avons initié début 2013, Barclays a aujourd’hui changé pour le mieux”, a-t-il réagi vendredi. “Ce type de situations ne fait que renforcer notre détermination à nous améliorer”, a ajouté Antony Jenkins.
L’annonce de la FCA attire aussi un peu plus l’attention sur le marché de l’or, dont le fonctionnement a attiré les soupçons de plusieurs régulateurs.
Les prix de l’or et de l’argent établis à Londres servent de référence au reste des marchés.
Les niveaux de l’or sont fixés deux fois par jour au cours d’une téléconférence entre quatre banques, à savoir Bank of Nova Scotia, Barclays, HSBC et la Société Générale.
La Deutsche Bank en faisait partie mais a toutefois annoncé en début d’année qu’elle se retirait du processus.
La banque allemande a aussi décidé de quitter le panel de fixation des prix de l’argent, si bien que le fixing quotidien de l’argent va disparaître à partir du mois d’août.