Credit Suisse lève 5 milliards de dollars, malgré une lourde amende

5a23f50936a22c0e6072af193b1c718736ed4baf.jpg
édit suisse, à son siège à New York, le 19 mai 2014 (Photo : Emmanuel Dunand)

[23/05/2014 14:59:43] Zurich (AFP) La banque helvétique Credit Suisse est parvenue à lever quelques 5 milliards de dollars lors de placements obligataires jeudi, quelques jours seulement après s’être vue infliger une vaste amende pour régler le litige fiscal aux États-Unis.

Les emprunts séniors, émis par Credit Suisse AG par l’intermédiaire de sa succursale à New York, ont été placés en trois tranches, incluant notamment un emprunt sur trois ans de 1,75 milliard de dollars, avec un coupon de 1,375%, selon le descriptif des conditions.

Le rendement s’inscrit ainsi à 60 points de base au-dessus des titres de dette souverain américains d’une durée identique.

Ce placement fournit une première indication sur la capacité de la banque à poursuivre ses activités auprès d’autres investisseurs.

Il s’inscrit dans la lignée d’une émission obligataire lancée par sa rivale allemande Deutsche Bank qui a levé 1,4 milliard de dollars pour un emprunt sur trois ans à 1,35%.

Lundi soir, Credit Suisse s’est reconnue coupable d’avoir aidé de riches clients américains à soustraire de l’argent au fisc et s’est vu infliger une amende de 2,6 milliards de dollars par les autorités américaines, auxquels s’ajoutent les 196 millions de dollars déjà imposés par le gendarme de la Bourse américaine.

Mardi, Brady Dougan, le patron de la banque, avait cherché à rassurer les investisseurs, soulignant qu’il y avait eu par le passé des cas où des filiales d’autres établissements avaient plaidé coupables sans qu’il y ait eu un “impact notable” sur leur affaires.

La banque s’est livrée à un examen approfondi des éventuels obstacles légaux, mais n’a jusqu’à présent trouvé aucun cas suggérant que les clients ne puissent plus faire affaire avec Credit Suisse, avait-il affirmé lors d’une conférence téléphonique.

L’agence de notation Moody’s a cependant revu sa perspective à négative, bien qu’elle n’ait pas changé sa note de crédit, soulignant que la banque risquait de perdre des clients, notamment parmi ceux qui n’ont pas le droit de traiter avec un établissement ayant plaidé coupable pour des charges criminelles.

La banque pourrait notamment se retrouver gênée aux entournures avec les fonds de pension, avait expliqué un avocat genevois specialisé dans les affaires bancaires et fiscales aux Etats-Unis.