La société civile en quête d’un nouveau modèle de développement pour la Tunisie

Par : TAP

Des représentants de la société civile ont présenté, au cours d’une journée
d’étude, qui se tient du 23 au 25 mai à Tunis, leurs points de vue pour résoudre
les problèmes économiques auxquels fait face la Tunisie et identifier un nouveau
modèle de développement permettant de relever les défis.

Cette journée d’étude, organisée à l’initiative du Forum tunisien pour les
droits économiques et sociaux (FTDES), se tient sur le thème “Le dialogue
économique national: quelle approche de la société civile des problèmes
économiques”.

Le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Absessatar Ben
Moussa, a déclaré, à l’Agence TAP, que “le dialogue économique national qui se
tient en préparation du congrès économique national (28 mai 2014) n’a pas
englobé toutes les organisations de la société civile et n’a pas permis aux
participants d’accèder aux données et documents relatifs au congrès dans les
délais”.

Sur un autre volet, il estime nécessaire de revoir le budget pour l’exercice
2014, d’élaborer les grandes lignes du budget de 2015 et d’examiner un nouveau
modèle de développement.

En outre, il a déclaré que “le modèle de développement adopté après la
Révolution a ancré la dépendance vu qu’il a été imposé par les pays étrangers et
les grandes institutions financières internationales”.

Ben Moussa a également évoqué l’aggravation du chômage, l’injustice régionale et
entre les catégories sociales et l’absence d’investissement. De ce fait, la
réforme fiscale, la mise en place de l’infrastructure dans toutes les régions et
l’installation de pôles industriels “sont des dossiers prioritaires à examiner”.

Le Coordinateur général du réseau Doustourna, Jawher Ben Mbarek, indique, pour
sa part, que “les solutions proposées aux problèmes économiques ne devront pas
toucher les catégories sociales faibles ou encore leur faire supporter des
charges additionnelles”. Il a appelé à la reprise de l’investissement via
“l’identification de ressources de financement nationales, la refonte fiscale et
la lutte contre l’évasion fiscale, l’économie parallèle et la contrebande”.

Ben Mbarek a mis en exergue l’impératif d’intensifier le contrôle économique et
de réformer l’administration tunisienne en vue de limiter le gaspillage des
deniers publics et de contrecarrer la corruption.

Selon ses dires, il sera procédé, lors du congrès économique national, à la
présentation d’un livre blanc regroupant toutes les propositions formulées au
cours d’une conférence organisée en 2013 à Monastir sur “le modèle de
développement et les droits économiques et sociaux”.

Le secrétaire général adjoint de l’Union tunisienne générale du travail (UGTT),
Samir Chefi, a déclaré à l’agence TAP que l’UGTT a repris sa participation aux
travaux du congrès après satisfaction de ses demandes relatives à
l’élargissement de la lise des participants à cet évènement. L’organisation
syndicale adhèrera aux propositions servant l’économie nationale, sans toucher
au pouvoir d’achat des catégories sociales vulnérables, a-t-il dit.

Il a exprimé le souhait de l’UGTT de voir les recommandations des commissions
préparatoires au congrès économique national engager toutes les parties.

Le président exécutif de Tunisia Think Tank Foundation International, Amer
Jeridi, souligne, de son côté, que la société civile est appelée à coordonner et
unifier les idées afin de créer des références et critères permettant de
formuler un modèle de développement apte à construire la nouvelle Tunisie.
Jeridi a loué la participation de la société civile au dialogue, précisant que
celle-ci est la plus proche du citoyen et de ses problèmes dans les régions et
la plus apte à proposer des solutions loin des tiraillements politiques.