“La
Tunisie pourra accéder de nouveau, aux emprunts de la Banque africaine de
développement (BAD), d’ici fin 2014”, a affirmé Lotfi Trifa, conseiller
supérieur du bureau Maroc-Tunisie-Togo du Conseil d’Administration de la BAD,
dans une interview accordée à l’agence TAP, à l’occasion des 49èmes Assemblées
annuelles de la Banque (organisées du 19 au 23 mai 2014 à Kigali).
D’après le conseiller tunisien de la BAD, l’institution financière africaine
oeuvre actuellement, à trouver des solutions permettant de faciliter l’accès de
la Tunisie aux emprunts de la Banque.
En effet, explique-t-il, “… suite à la dégradation de la notation de la
Tunisie par les agences de notation internationales, le problème de
l’endettement du pays auprès de la BAD se pose de plus en plus. Pour cette
raison, la BAD s’est trouvée menacée dans sa notation AAA, si elle accorde a la
Tunisie de nouveaux crédits, d’autant plus que notre pays, premier emprunteur de
la BAD, présente actuellement, une concentration majeure du portefeuille de
ladite banque”.
Face à cette situation, a-t-il révélé, “la BAD a révisé sa politique d’emprunt,
en suspendant ses crédits à la Tunisie mais également à l’Egypte, comme mesure
de surveillance, afin de ne pas risquer sa notation. Toutefois, la Banque a tenu
à identifier des solutions pour pouvoir octroyer des prêts à la Tunisie, Ã
travers notamment l’échange de l’exposition des portefeuilles, avec d’autres
banques multilatérales, telles que la Banque mondiale, afin de réduire la
concentration des dettes de la Tunisie… Ce dispositif permet à la BAD de
prêter à la Tunisie sans risque pour sa notation, et ce en attendant que la
notation de la Tunisie s’améliore”.
Il a ajouté qu'”actuellement, toute l’équipe technique de la BAD travaille dans
ce sens et est en train de discuter de cette alternative avec la BM et la Banque
interaméricaine de développement, pour échanger l’exposition des portefeuilles,
ce qui favorisera la baisse de la concentration des emprunts. Dès lors, la BAD
sera probablement en mesure d’accorder de nouveaux emprunts à la Tunisie, d’ici
la fin de l’année 2014”.
Parallèlement, la BAD oeuvre pour que les pays du Golfe accordent leur garantie
à la Tunisie, afin qu’elle puisse accéder aux emprunts de la banque. D’après M.
Trifa, “il s’agit là d’une première notamment, avec des pays comme le Koweit et
les Emirats Arabes Unis. Ces derniers ont déjà donné leur accord de principe Ã
cette proposition, mais exigent, en contrepartie, que cette opération se base
sur le principe de gagnant-gagnant, en demandant à ce que la Tunisie accorde, en
contrepartie, des faveurs à leurs investisseurs”.
En ce qui concerne la question du retour de la BAD Ã Abidjan, le responsable a
affirmé que le président de cette institution a assuré que la Tunisie abritera
une agence temporaire de relocalisation (ATR) de cette institution, de façon
permanente, c’est-Ã -dire qu’elle demeurera la destination de la Banque, en cas
de troubles à Abidjan.
Par ailleurs, il a indiqué que l’espace Zahrabed (implanté dans la région du Lac
de Tunis), relevant de la BAD, servira de bureau de la Banque en Tunisie, vu que
le siège actuel de cette institution financière sera fermé en raison des charges
élevées de location. Toutefois, le nombre du personnel qui restera dans ces
locaux n’a pas encore été fixé.
WMC/TAP
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