Les
pays à revenu intermédiaire et, de surcroît, en transition comme la Tunisie, ont
tout à gagner à améliorer l’environnement des affaires, plus particulièrement
celui des petites et moyennes entreprises qui représentent entre 80 et 90 du
tissu économique.
Pour ce faire, le récent rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI)
recommande aux gouvernements des pays de la région MENA de prendre et mettre en
œuvre une série de mesures.
La première concerne l’adoption d’une définition standard et communément admise
de la PME pour faciliter la mise sur pied d’un système statistique national
fiable permettant d’identifier et de quantifier les PME. Ce serait là un premier
pas vers l’intégration des PME informelles dans le secteur formel et un moyen
d’aider le gouvernement à formuler des politiques, stratégies et programmes
dédiés, et les institutions financières à bâtir leurs décisions en matière de
crédit sur une information solide et fiable.
La deuxième recommandation vise à habiliter l’environnement juridique et fiscal
à s’attaquer à des questions comme l’adoption d’une bonne réglementation sur les
droits de propriétés, l’exécution des contrats, l’abaissement du coût d’entrée
sur le marché, et un système fiscal, en raison de leur impact le développement
des PME et, partant, la création d’emplois.
La création de synergies entre les divers intervenants et une politique
cohérente en direction des PME est une autre priorité. Car dans chacun des pays
de la région MENA, on trouve plusieurs ministères et organismes impliqués dans
les politiques concernant l’emploi et les PME et approchant le marché du point
de vue de leurs mandats respectifs.
La quatrième recommandation pousse à l’octroi d’un «soutien spécial» aux PME
novatrices et aux petites entreprises «ayant potentiellement un haut niveau de
production efficiente». Et l’une des façons d’aider ces PME novatrices et au
fort potentiel de croissance c’est justement de les faire bénéficier d’un
«financement alternatif», parce que les banques sont très réticentes à les
financer.
Une autre –tout aussi importante- consiste à renforcer leur «capacité
d’absorption de la technologie, et de diffuser et adapter des technologies
éprouvées et des outils de management novateurs» plutôt que d’en développer de
nouveaux.
Pour amener les banques privées –cinquième axe d’intervention- à assumer leur
rôle dans le financement des pme de manière «prudente et responsable», les
gouvernements doivent renforcer l’infrastructure financière (système comptable
et d’audit, bureau de crédit, garanties et régime d’insolvabilité). Ce qui
implique pour les gouvernements de garantir que les sources de financement
proposées par les institutions financières de la place soient compétitives. Et
bien que celles-ci, jusque-là, n’aient pas produit les résultats escomptés, il
est nécessaire de continuer à réformer le secteur bancaire pour le mettre en
conformité avec les principes financiers de marché généralement acceptés.
Ce qui implique notamment de renforcer la supervision bancaire. Jugée jusque-là
«inadéquate et insuffisante», celle-ci devrait être renforcée maintenant que
l’activité des banques va être étendue aux PME. Même si les banques seront
tenues pour construire «un portefeuille solide et durable de PME» et réaliser
ainsi un niveau de performance supérieur dans ce domaine, de «développer des
stratégies et des business models spécifiques».
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