Le marché de la dette ignore la poussée des eurosceptiques aux européennes

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ême droite et des eurosceptiques aux élections européennes (Photo : Boris Roessler)

[26/05/2014 10:28:52] Paris (AFP) Le marché obligataire ignorait largement lundi la poussée de l’extrême droite et des eurosceptiques aux élections européennes, et recherchait très nettement les dettes des pays du Sud de l’Europe.

Après les élections de dimanche, “le Parlement européen ne change pas réellement. (…) Il y a eu un message en France et en Grèce notamment contre l’Europe, mais au niveau européen ce n’est pas le cas, le marché prend acte du scrutin européen dans sa totalité”, commente Nordine Naam, stratégiste obligataire.

Vers 11H15, la détente des taux d’emprunts des pays les plus fragiles de la zone euro était très nette, traduisant le goût du risque affiché par les investisseurs.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie descendait nettement à 3,010% contre 3,155% à la clôture vendredi sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement à 10 ans de l’Espagne suivait le mouvement, en baissant à 2,911% contre 2,986% vendredi, tout comme celui du Portugal, à 3,670% contre 3,764%. Même celui de la Grèce se détendait fortement à 6,205% contre 6,492%.

Sans remettre en cause les grands équilibres du Parlement de Strasbourg, le scrutin européen dimanche a illustré une poussée du sentiment europhobe sur le Vieux Continent. En France, le Front National a créé le choc en sortant des urnes en tête. Au Royaume-Uni, l’Ukip a surpris par son bon score. En Grèce Syriza, formation d’extrême gauche et europhobe, a balayé le parti au pouvoir.

“Le marché ne croit pas vraiment à la menace des eurosceptiques. (…) Beaucoup d’investisseurs ont utilisé les élections européennes (comme prétexte, ndlr) pour prendre des profits la semaine dernière, mais c’était surtout parce que les dettes des pays périphériques commençaient à devenir fortement valorisés et un peu trop chères”, reprend Nordine Naam.

“Depuis vendredi, on a eu des bonnes nouvelles de la part des agences de notation qui ont revu à la hausse certains pays du Sud, et on se concentre donc plutôt sur la macroéconomie. Ces signaux positifs payent ce matin”, explique-t-il

Vendredi, Standard and Poor’s a notamment relevé la note de l’Espagne à “BBB”, en saluant l’amélioration des perpectives économiques du pays. Fitch a aussi relevé la note de la Grèce d’un cran à “B”, même si la dette du pays reste dans la catégorie hautement spéculative.

Quant aux dettes des pays plus solides de la zone euro, elles évoluaient très peu après le choix des citoyens européens.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne augmentait légèrement à 1,422% contre 1,413% vendredi, tout comme celui de la France à 1,826% contre 1,816%.