État aux Transports, Frédéric Cuvillier, à Matignon le 15 mai 2014 (Photo : Patrick Kovarik) |
[26/05/2014 16:04:56] Paris (AFP) Le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a défendu lundi la SNCF et RFF en affirmant qu’il n’y avait pas eu d’erreur dans les commandes de TER trop larges pour certains quais, tout en annonçant des mesures pour prévenir ce genre de situation.
La SNCF et le gestionnaire d’infrastructure RFF ont remis au secrétaire d?État le rapport d’enquête que celui-ci leur avait demandé mercredi. Verdict: “Il n’y a pas eu d’erreur dans les commandes”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
C’est en effet ce que précisent les conclusions de ce rapport, réalisé en interne par la SNCF et RFF: “Le choix des matériels Regiolis et Regio2N est justifié”. Il fallait, assurent-ils, répondre à des besoins en termes de capacité, et d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.
Le secrétaire d?État a néanmoins demandé à ce que plusieurs mesures soient prises. Ainsi, toutes les commandes de trains seront désormais précédées d’études pour mesurer leur impact sur les voies et les gares, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.
État aux Transports, Frédéric Cuvillier, visite le nouveau TER Regiolis gare Montparnasse-Vaugirard à Paris le 29 avril 2014 (Photo : François Guillot) |
Il souhaite également la création d’un “registre national de l’infrastructure” ferroviaire, et la SNCF devra fournir “l’ensemble des données et documents” nécessaires. “Le rapport relève quelque chose d’assez curieux (…), RFF n’a pas de registre complet et à jour de l’ensemble de l’infrastructure”, a-t-il lancé à ce sujet.
Une réflexion sur la mise du réseau ferroviaire aux normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite doit également être engagée, a-t-il précisé.
Le problème d’ajustement des quais à des trains plus larges et plus bas de plancher s’est posé, pour la première fois, en 2007, avec l’arrivée des rames Franciliennes, les premières à être tout à fait accessibles. “Le train doit être suffisamment proche pour qu’il n’y ait pas de trou avec le quai, et suffisamment éloigné pour qu’il n’y ait pas de frottement, même à grande vitesse”, résume Patrick Ropert, directeur de la communication de la SNCF.
– 15 régions concernées –
Les trains trop larges répondent aux normes européennes et ont été homologués, mais “il y a les normes, qui définissent la théorie, et la réalité du réseau”, ajoute Christophe Piednoël, responsable de la communication de RFF.
Pour lui, les 50 millions d’euros sont “un investissement utile et nécessaire pour faire rouler les trains”.
SNCF et RFF avaient engagé en 2009 un relevé des tailles de tous les quais. Parallèlement, les trains ont été commandés en octobre 2009 et février 2010. Ces rames, achetées par 15 régions, circuleront sur 60% du réseau ferré.
“SNCF et RFF ont reconnu un manque de dialogue évident”, a soulevé le secrétaire d?État, qui a déclaré avoir “eu vent (du problème de quais rabotés) il y a très peu de temps, il y a une quinzaine de jours”.
RFF et la SNCF expliquent que la situation s’est compliquée entre 2009 et 2011, lorsque “les échanges se raréfient” entre eux. Mais, assurent-ils, la réforme ferroviaire, qui doit être examinée mardi et mercredi en commission à l’Assemblée nationale, avant une première lecture en juin, devrait permettre une meilleure communication.
Le dialogue a repris en 2012, et les travaux sur les quai ont été engagés début 2013.
“Il n’est pas anormal qu’on adapte l’infrastructure au nouveau matériel”, a commenté Frédéric Cuvillier, confirmant que ces travaux seront entièrement à la charge de RFF, sans impact sur la facture des régions, ni sur celle des usagers.
La région Ile-de-France, qui souhaite commander des Regio2N, a du coup entrepris de régler le problème en amont. Si les trains devraient sans problème pouvoir circuler dans les tunnels franciliens, en revanche, un doute subsiste sur leur compatibilité avec l’aiguillage de la Gare de Lyon, qui date de la fin des années 40.