un rendez-vous crucial au tribunal de commerce (Photo : Raymond Roig) |
[27/05/2014 16:11:25] Perpignan (AFP) Deux cents salariés d’EAS Industries ont manifesté à Perpignan mardi à la veille d’un rendez-vous au tribunal de commerce, capital pour leur entreprise, l’un des plus gros employeurs industriels du département menacé de liquidation, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les employés se sont rassemblés dans la zone aéroportuaire devant leur société de maintenance aéronautique qui emploie 250 salariés permanents et environ 300 au total.
Il s’agissait de se faire entendre avant une audience du tribunal de commerce au cours de laquelle la direction défendra mercredi la mise en liquidation de la société avec poursuite de l’activité pendant une période de deux fois six mois censée permettre de trouver un repreneur.
“Il serait inconcevable que cette entreprise ne poursuive pas son activité alors qu’elle est viable à condition d’avoir un vrai projet industriel et une véritable gouvernance”, a dit Pierre Place, secrétaire départemental de la CGT, principal syndicat chez EAS Industries.
La CGT dénonce l’abandon de l’entreprise par son propriétaire, une société financière luxembourgeoise. Le syndicat insiste sur le signal qu’adresserait la cessation d’activité de cette entreprise dans un département de 460.000 habitants au taux de chômage de près de 15%.
un rendez-vous crucial au tribunal de commerce (Photo : Raymond Roig) |
EAS Industries est l’un des plus gros employeurs industriels d’un département, les Pyrénées-Orientales, qui, “depuis plus de 40 ans, sous couvert de développement du tourisme, pseudo-eldorado sans lendemain, (a) laissé partir (son) potentiel industriel sans qu?aucun élu, organisme patronal ou collectivité ne tente (…) de se lever contre cette absurdité”, dit la CGT.
Pour le directeur général Georges Pozniakoff, l’entreprise, éprouvée par la crise de 2008 et mise en redressement judiciaire à la fin des années 2000, s’était rétablie au point de chercher à se développer et de faire construire un vaste hangar pour accepter des marchés d’appareils gros porteurs. Mais le hangar s’est écroulé en décembre 2010 avant son achèvement. EAS Industries ne s’est pas remise de ce coup dur qui lui a coûté plus de six millions d’euros, a englouti sa trésorerie et lui a valu une longue bataille devant les tribunaux et avec les assureurs, dit-il.
M. Pozniakoff a déposé vendredi une déclaration de cessation de paiements et une demande de liquidation avec poursuite de l’activité, le temps de monter un plan de cession. Il défendra le dossier devant le juge mercredi. Le tribunal pourra décider de le suivre ou bien de prononcer la liquidation directe avec cessation d’activité.
M. Pozniakoff est resté discret sur d’éventuels projets de reprise. Il a dit espérer, parce que “l’entreprise a une vraie richesse, ses qualifications, son outil de travail, ses clients, ses certificats”.
EAS Industries assure la maintenance, la réparation et la modification d’avions pour les propriétaires d’appareils, les compagnies aériennes par exemple ou les clients fortunés.