ès à New York, le 1er août 2013 (Photo : Emmanuel Dunand) |
[27/05/2014 20:56:17] New York (AFP) L’ex-“golden boy” de la banque Goldman Sachs, le Français Fabrice Tourre, jugé coupable de fraude boursière l’été dernier, a renoncé mardi à faire appel de l’amende de plus de 825.000 dollars que lui a infligée la justice américaine.
“Après un examen attentif, j’ai décidé de ne pas faire un appel, car le processus pourrait s’avérer long et, s’il se termine bien, aboutir à un nouveau procès”, écrit “Fabulous Fab” (“Fab le Fabuleux”) dans un courriel.
“Si mes avocats m’ont indiqué qu’il y avait de bonnes chances en appel, je préfère me concentrer sur mes études et clore ce difficile chapitre de ma vie”, ajoute-t-il.
Fabrice Tourre, 35 ans, prépare actuellement un doctorat d’économie à l’université de Chicago (Illinois, nord).
Il avait été reconnu coupable d’avoir trompé des investisseurs et réalisé des gains illicites lors de la création et de la vente de produits financiers complexes adossés à des prêts immobiliers à risque, du type de ceux qui ont été à l’origine de la crise des subprime dès l’été 2007.
Il avait été condamné à une amende de 910.000 dollars, alors que le gendarme américain de la Bourse (SEC) réclamait un peu plus d’un million de dollars de pénalités.
En mars, une juge du tribunal de Manhattan, Katherine Forrest, saisie fin janvier par M. Tourre qui demandait une réduction de son amende à 65.000 dollars maximum, avait rejeté les demandes du Français mais réduit légèrement la peine.
Au total, son amende s’élève à 825.463 dollars et il lui est interdit de demander à son ex-employeur, Goldman Sachs, de s’en acquitter. Il lui est aussi interdit de travailler sur les marchés pendant trois ans.
Fabrice Tourre incarne pour le grand public les errances de Wall Street ayant mené à la crise financière.
Il a fait des études prestigieuses à l’école Centrale de Paris puis à l’université de Stanford en Californie (ouest).
Il était entré en 2001 chez Goldman Sachs, à l’époque la Mecque de Wall Street, pour sa culture élitiste et ses résultats financiers flamboyants.
Fabrice Tourre a travaillé sur les produits structurés dits “exotiques” dans lesquels sont spécialisés de nombreux ingénieurs issus des grandes écoles françaises, d’abord à New York puis à Londres. Une carrière qui lui avait permis en 2007, l’année des faits incriminés par les autorités américaines, d’empocher un bonus de 1,7 million de dollars alors qu’il n’avait que 28 ans.