L’ex-patron de Wendel, Jean-Bernard Lafonta, mis en examen pour délit d’initié

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[28/05/2014 11:28:49] Paris (AFP) L’ancien patron de la société d’investissement Wendel, Jean-Bernard Lafonta, a été mis en examen le 14 mai pour délit d’initié et diffusion de fausse information aux marchés, a appris jeudi l’AFP de sources judiciaires.

Figure emblématique de la société familiale, mais désormais en retrait, Ernest-Antoine Seillière a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté tout comme le successeur de Jean-Bernard Lafonta au poste de président du directoire, Frédéric Lemoine, a-t-on ajouté.

Ces décisions d’une juge d’instruction financière ont été prises dans le cadre d’une procédure ouverte après la plainte en 2012 de l’ex-directeur juridique du groupe, Arnaud Desclèves.

Dans cette plainte que l’AFP avait consultée, était notamment reproché à Jean-Bernard Lafonta, alors qu’il quittait le groupe en mars 2009, d’avoir publié un actif net réévalué (ANR, un indice de performance financière d’une société) “artificiellement gonflé (22 euros au lieu de 10) pour lui permettre de soutenir le cours de bourse de Wendel malgré la situation de déconfiture de la société”.

Jean-Bernard Lafonta en aurait “profité pour vendre ses actions Wendel à un prix bien supérieur à ce qu’il aurait dû être”, selon la plainte.

Dénonçant une “action infondée” et l'”acharnement d’un ancien cadre dirigeant” à l’encontre de son client, l’avocat de Jean-Bernard Lafonta, Me Antonin Levy, s’étonne que la plainte soit intervenue “une semaine avant la prescription” des faits “sur lesquels aucune autorité boursière ou pénale n’a jamais, depuis 2009, jugé utile d’enquêter”.

De son côté, la société Wendel a relevé qu’elle n’était “pas partie à cette affaire”. “Si cette information est avérée, Wendel étudiera toutes les options afin de préserver ses droits et faire valoir ses arguments”, a ajouté une porte-parole sans plus de commentaire.

Frédéric Lemoine est sous le statut de témoin assisté “à sa demande, pour accéder au dossier et se défendre face aux accusations d’Arnaud Desclèves”, a affirmé son avocat, Me Karim Beylouni. Sollicité, le cabinet d’avocats d’Ernest-Antoine Seillière n’avait pas réagi à la mi-journée.

Egalement sollicité par l’AFP, le conseil d’Arnaud Desclèves n’a pas donné suite.