La Tunisie et le Maroc économiques parlent le même langage, œuvrent pour les mêmes desseins, sont en butte aux mêmes problématiques, font les mêmes propositions, mais n’arrivent pas à trouver les moyens les plus efficients pour se sortir des problèmes et bâtir un meilleur avenir économique.
La complémentarité économique entre les deux pays n’est plus un mot creux dénué de tout sens. Ou du moins, c’est ce qu’espèrent les deux présidentes des patronats tunisien et marocain, Wided Bouchamaoui (UTICA) et Meriem Bensalah Chakroun (CGEM –Confédération générale des entreprises du Maroc), qui l’ont exprimé haut et fort, jeudi 29 mai 2014, lors du Forum économique Tunisie-Maroc portant sur le thème: “Des synergies à bâtir au service de la croissance et de l’emploi”.
Les présidentes des deux patronats ont promis de passer du stade des paroles à celui des actes avec toute la détermination dont sont capables les femmes. Ce qui nous laisse espérer que les recommandations que nous publions ci-dessous seront réalisées.
En tête, figurent l’élargissement du champ d’application de reconnaissance des normes aux produits pharmaceutiques et aux produits agroalimentaires, la facilitation à l’accès à l’information pertinente destinée aux opérateurs économiques tunisiens et marocains à travers la création d’un site web commun entre les deux patronats ainsi que le développement de la coopération entre les fédérations sectorielles de l’UTICA et de la CGEM.
Pour mieux se connaître, on a insisté sur la multiplication des missions de prospection et de rencontres sectorielles B to B.
Parmi les principales recommandations figurent également:
– la réduction du coût de la logistique (transport maritime et aérien),
– la réduction des coûts financiers des opérations commerciales entre les 2 pays,
– la création d’un comité de développement des échanges de produits et services à haute valeur ajoutée entre les 2 pays,
– l’élaboration d’un guide commun des procédures d’importations et d’exportation,
– la reconnaissance mutuelle des opérateurs agréés/catégorisés auprès des instances douanières des 2 pays,
– la création d’une banque de données sur les opportunités des projets d’investissement dans les 2 pays,
– la réalisation d’une étude sur les complémentarités des échanges commerciaux et d’investissement, sous l’égide du Conseil d’affaires tuniso-marocain avec l’implication des instances publiques des 2 pays.
Lorsque d’autres pays font plus de 14 heures d’avion pour venir conquérir des marchés à portée de main des pays du Nord de l’Afrique, ces derniers ont tout intérêt à se démener un peu pour laisser de côté les calculs tout petits et s’unir sous l’étendard de la communauté d’intérêts et de l’unité du destin.