à Caracas le 22 janvier 2014 (Photo : Leo Ramirez) |
[30/05/2014 20:41:52] Caracas (AFP) Asphyxié par les pénuries, le gouvernement du Venezuela va verser plus de deux milliards de dollars à des entreprises locales importatrices en échange de leurs bolivars, sur les 14 qu’elles réclament, a annoncé le vice-président responsable de l’Economie, Rafael Ramirez.
“Nous avons pris la décision de nous acquitter de 100% des montants dus à ces entreprises”, a assuré vendredi dans une conférence de presse M. Ramirez, également dirigeant de la compagnie pétrolière publique PDVSA, principale source de revenus de l’Etat.
A ce titre, le gouvernement va verser la semaine prochaine 1,188 milliard de dollars à 939 petites et moyennes entreprises des secteurs dits “prioritaires”, en échange de leurs bolivars, la monnaie nationale, non convertible à l’étranger.
En outre, 900 millions supplémentaires seront alloués à des grandes entreprises de divers secteurs, alors que le pays, qui importe presque tout ce qu’il consomme, souffre de pénuries notamment de denrées alimentaires et de produits d’hygiène.
Pays disposant des plus importantes réserves de pétrole au monde, le Venezuela fait face à une forte réduction de ses réserves en devises, malgré un contrôle strict des changes en vigueur depuis 2003, qui a engendré une réduction draconienne des allocations de devises au secteur privé.
En vertu de ce contrôle, les entreprises dépendent des autorités pour se faire allouer les dollars nécessaires à leurs opérations avec l’étranger.
Officiellement, le billet vert peut valoir 6,3 bolivars pour les secteurs prioritaires, mais de 10 à 50 pour les autres, et jusqu’à 60 au marché noir.
“Nous procédons à une liquidation qui solde complètement” les années 2012 et 2013, a ajouté M. Ramirez. Les versements complets concerneront les entreprises des secteurs de la santé, de l’agriculture, de la chimie et de l’industrie.
Parallèlement, l’Etat va concéder plus de 900 millions de dollars à des grandes entreprises : 486 millions pour des compagnies aériennes, 320 millions pour le secteur alimentaire et 123 millions aux entreprises de télécommunications.
Ces sommes sont toutefois loin de compenser les 14 milliards de dollars que les entreprises du secteur privé exigent du gouvernement pour payer leurs maisons-mères ou leurs fournisseurs étrangers, qui leur ont coupé les crédits.
Depuis l’accession au pouvoir du président Nicolas Maduro, en avril 2013, dans la foulée du décès de son mentor, le socialiste Hugo Chavez, la situation économique du pays n’a cessé de se détériorer, l’inflation atteignant plus de 60% et les pénuries se multipliant.
Cette situation catastrophique a alimenté une violente fronde sociale lancée début février, au cours de laquelle 42 personnes ont officiellement trouvé la mort dans des violences en marge de manifestations.