éance de maquillage pour un top-model à Mexico le 2 avril 2014 (Photo : Omar Torres) |
[31/05/2014 14:27:42] Paris (AFP) Applications mobiles interactives ou réalité augmentée, les marques de cosmétiques misent de plus en plus sur le numérique et la “beauté connectée” pour permettre aux clientes de tester en direct leurs produits et mieux cibler leurs goûts grâce à l’exploitation des données.
Avec le lancement de l’application mobile MakeUp Genius le 15 mai lors du dernier festival de Cannes, L’Oréal entend s’affirmer comme l’une des entreprises les plus en pointe dans le domaine de la “beauté connectée”.
Grâce à un algorithme et à un système de reconnaissance faciale élaboré, MakeUp Genius transforme l’iPhone en “miroir virtuel” impressionnant de réalisme. En un clic, fonds de teint et autres mascaras apparaissent instantanément sur le visage de l’utilisatrice.
Fini le casse-tête du choix entre le rose flashy ou le rouge sombre: la cliente peut tester en temps réel le rouge à lèvre de ses rêves parmi les 300 produits de la gamme L’Oréal, autant de fois qu’elle le souhaite. Et acheter dans la foulée son coup de coeur en ligne.
“Certains clients n’ont pas le temps d’aller au magasin pour tester les produits. Grâce à l’application, ils peuvent accéder à toute la gamme facilement et en direct”, explique Guive Balooch, directeur du département beauté connectée de L’Oréal.
Après les apps’ Hair Color Genius pour les cheveux et Skin Genius pour la peau, le numéro un mondial des cosmétiques a décidé de miser encore plus sur le numérique en mettant sur pied une unité de recherche -un incubateur- dédiée à la “beauté connectée”.
éance de maquillage dans une boutique Sephora à Seattle le 2 avril 2014 (Photo : Mat Hayward) |
Basé dans le New Jersey (Etats-Unis), cet incubateur est animé par une équipe de 15 personnes chargées de développer l’innovation marketing miracle. La première, lancée après de 18 mois de conception, est l’application MakeUp Genius.
“Il y a des biologistes, des statisticiens, ou encore même des physiciens. Chacun apporte son expertise”, détaille Guive Balooch, lui-même docteur en biologie moléculaire et ex-employé de l’industrie pharmaceutique.
La marque n’a pas voulu communiquer le montant de ses investissements dans la recherche numérique.
– “L’ère de la personnalisation” –
Frappé par l’ampleur des requêtes “beauté” sur le moteur de recherche Google – près de 4 milliards par an selon L’Oréal – le groupe français espère surfer sur l’engouement des internautes pour le sujet.
L’application MakeUp Genius fait déjà partie des favoris dans les recommandations sur iTunes, la plateforme de téléchargement d’Apple pour les tablettes et les mobiles.
Conquises par l’efficacité du procédé marketing, d’autres enseignes se lancent sur ce marché: le distributeur Sephora a ainsi développé un diagnostic de teint baptisé Color Profile.
à Paris le 5 mars 2014 (Photo : Miguel Medina) |
Présent dans près d’un tiers des 330 magasins en France, cet outil permet de capter avec précision à l’aide d’un scanner la nuance de teint de la cliente et de proposer la meilleure sélection possible parmi les marques vendues par le distributeur.
“Ce n’est pas simple de trouver le fond de teint parfait. Nous facilitons la tâche de nos clientes grâce à cet outil”, explique Emmanuelle Cartier, directrice marketing Sephora France.
Avec la carte de fidélité numérique MySephora, l’enseigne va plus loin dans la personnalisation de l’offre avec l’exploitation des données clientes.
Accroché à la ceinture de chaque vendeuse, le système a été conçu pour recommander des produits selon le profil-client en se basant sur l’historique des achats.
“Nos conseillères de beauté sont en mesure d’offrir un conseil personnalisé le plus juste possible. C’est vraiment du sur-mesure”, renchérit Emmanuelle Cartier.
Lauréat de trois prix lors de la première édition des Beauty 2.0 Awards en septembre 2013, avec celui du meilleur site de commerce en ligne, Sephora a ainsi fait une entrée en force sur le marché de la “beauté connectée”.
“Il s’agit d’un outil de différenciation qui permet d’attirer davantage les jeunes femmes”, indique Emmanuelle Cartier, qui a fait du numérique “l’un des piliers” de la stratégie marketing du groupe.
“Le futur des cosmétiques est la beauté connectée. Nous sommes entrés dans l’ère de la personnalisation des produits”, affirme avec conviction M. Balooch.