La situation de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) s’est nettement améliorée, notamment au niveau de la production du phosphate, avec une progression de 70%, entre janvier et mai 2014 par rapport à la même période de l’année 2013.
Ces performances ont été obtenues, malgré la poursuite du blocage des unités de production, dans la délégation d’Oum Larayes, et les turbulences dans celles de Metlaoui, Kef Eddour et Medhilla. C’est ce qu’affirme le directeur général adjoint de la Compagnie, Taïeb Yahiaoui, à la TAP.
Ainsi, les quantités de phosphate produites, depuis le début de l’année, sont de 1,7 million de tonnes, contre un million de tonnes pour la même période de l’année 2013, pour la plupart, dans les unités de Metlaoui, Kef Eddour et Medhilla.
Concernant le transport du phosphate vers les clients de la CPG à Gabés, Skhira et Sfax, la même source a affirmé que “l’entreprise a commercialisé, au cours de cette période, 1,2 million de tonnes par le réseau ferroviaire et plus de 200 mille tonnes par camions”, ajoutant que le recours de la Compagnie au transport par camions, en parallèle, avec le train, a sauvé le secteur du phosphate et des engrais chimiques, surtout qu’il avait permis de satisfaire les besoins minimums des clients, en particulier les unités du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabés, Sfax et Skhira.
A rappeler que les mouvements de protestation et les sit-ins se sont multipliés dans le gouvernorat de Gafsa, depuis 2011, avec l’arrêt du transport du phosphate et des voyageurs, par voie ferrée, ce qui a fait baisser de 14 par jour, durant les années de paix sociale, à seulement 5 durant les trois dernières années, le nombre des navettes des trains au départ de Gafsa, selon les chiffres de la direction régionale de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT).
Dans ce sens, Yahiaoui a expliqué que “durant les années 2011 à 2013, des quantités estimées à 4 millions de tonnes ont été transportés par camions, à partir des unités de production de la CPG vers celles du GCT et les ports, alors que 8,2 tonnes ont été expédiées par voie ferrée. “Les besoins du GCT sont aux environs de 7 millions de tonnes par an”.
Des responsables de la Compagnie ont expliqué que des contrats ont été établis avec les transporteurs par camions, à la suite d’appels d’offres, selon les dispositions et mesures en vigueur, ajoutant que la CPG oeuvre, actuellement, au renforcement des opérations de commercialisation des réserves de phosphate disponibles à Oum Larayes et Redeyef, estimées à plus de deux millions de tonnes.
Toutes les tentatives de transport de phosphate par voie ferrée ou par camions à partir d’Oum Larayes, ont été vouées à l’échec, alors que des perturbations et une instabilité sont connues pour le transport de ce produit, à partir de Redeyef.
A ce propos, Yahiaoui a affirmé qu’au “cas où la Compagnie compte, seulement, sur le réseau ferroviaire pour le transport du phosphate, elle ne pourra commercialiser que 3,6 millions de tonnes, alors que son objectif est d’atteindre 6 millions de tonnes”.
Il a, en outre, évoqué une amélioration du rythme de transport de phosphate par voie ferrée, avec 6 trains par jour, au cours de cette période de l’année, soulignant, toutefois, que “la CPG espère une moyenne de 12 trains par jour, soit l’équivalent de 20 mille tonnes de phosphate”. D’après le responsable commercial du transport du phosphate à la SNCFT, “la société a lancé un appel d’offres pour l’acquisition de 12 locomotives réservées à la traction des wagons de phosphate, afin de renforcer sa capacité à répondre aux besoins de la CPG”.
Le transport du phosphate par voie ferrée représente 40% du volume national des activités de la SNCFT et 80% pour le trafic, au niveau du gouvernorat de Gafsa.