çaise, Laurent Fabius, à Libreville, le 23 mai 2014 (Photo : Steve Jordan) |
[03/06/2014 07:28:30] Paris (AFP) Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé mardi que les chiffres avancés pour une sanction aux Etats-Unis contre BNP Paribas, accusée d’avoir contourné un embargo américain contre Cuba, l’Iran et le Soudan, ne sont “pas raisonnables”.
“S’il y a eu une faute, il est normal qu’il y ait une sanction mais la sanction doit être proportionnée et raisonnable. Ces chiffres-là ne sont pas raisonnables”, a dit M. Fabius à la chaîne de télévision France 2, interrogé sur une pénalité éventuelle de 10 milliards de dollars, avancée dans la presse américaine.
La France défendra la banque française, a assuré le ministre, estimant que “cela pose un très, très gros problème”.
“D’autre part, nous sommes en train de discuter avec les Etats-Unis pour un partenariat transatlantique. Ce partenariat commercial ne peut être établi que sur une base de réciprocité. Or là , vous auriez l’exemple d’une décision injuste et unilatérale. Donc c’est un sérieux et grave problème”, a-t-il insisté.
Un 5e round de négociations pour aboutir à un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TTIP) a eu lieu le 19 mai près de Washington
à New York, le 2 juin 2014 (Photo : Don Emmert) |
“On ne peut pas penser que la réciprocité doit être la règle si dans le même temps, il y a une décision de ce type. Donc c’est très sérieux et en plus, quand on regarde le rôle de Paribas qui est la première banque européenne, ces chiffres qu’on a cités, qui sont absolument déraisonnables, pourraient avoir une effet d?entraînement négatif considérable”, a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères. “Si Paribas voyait ses capitaux amputés, cela veut dire moins de prêts aux entreprises, notamment françaises”, a-t-il expliqué.
Le TTIP vise à éliminer les barrières commerciales entre les deux continents et à réduire les obstacles aux échanges de biens et de services entre l’UE et les Etats-Unis. L’Union européenne espère conclure les négociations l’an prochain, avant la fin du second mandat du président Obama.