La gestion des déchets constitue le principal défi auquel la Tunisie devra faire face. C’est ce qu’estime le directeur des études au sein de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), Ridha Ibrahim.
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une journée d’étude, organisée mercredi 4 juin à Tunis, il a indiqué que “que le premier pas qui devra être concrétisé dans le cadre d’une stratégie claire consiste à améliorer la situation actuelle des décharges déjà existantes outre la valorisation des déchets”.
C’est dans ce cadre qu’il a annoncé le démarrage des opérations de réaménagement de 9 grandes décharges outre 141 décharges de taille moyenne dans le différentes régions du pays.
Selon lui, les conditions dans les décharges contrôlées se sont détériorées au cours des dernières années pour différentes raisons. La plus importante concerne la grève observée par les ouvriers chargés d’accueillir les déchets dans les décharges, sans oublier le manque d’entretien des autorités compétentes.
Actuellement, environ 55% des déchets en Tunisie sont valorisés alors que le reste «considéré comme non utilisable» est enfoui -soit l’opération la moins coûteuse.
Le responsable a par ailleurs mis l’accent sur la diversité des systèmes de gestion des déchets en Tunisie, à l’égard «d’Ecolef» spécialisé dans la gestion des déchets en plastique. Ecolef recycle 10 mille tonnes de plastique par jour dans 310 points et 32 entreprises, a-t-il fait savoir.
Au cours d’une manifestation organisée par l’Association «SOS BIAA» et la fondation allemande Fredrich Ebert, il a affirmé que le système «Eco-Zit» œuvre à recycler 13 mille tonnes par jour d’huiles lubrifiantes, alors que le système «Eco-pile» se charge de recycler 150 mille tonnes de piles usagées. Le tunisien produit chaque jour une moyenne d’un kilogramme de déchets par jour, a-t-il affirmé.
Le président de la commission de l’infrastructure de base et de l’environnement relevant de l’ANC (Assemblée nationale constituante) a pour sa part appelé à redynamiser le rôle des collectivités locales, de la société civile, en plus des structures gouvernementales concernées par la sensibilisation, dans l’objectif de lutter contre les décharges anarchiques.
La nouvelle constitution garantit au citoyen le droit de vivre dans un environnement sain, a-t-il indiqué, évoquant la volonté des constituants de mettre l’accent sur les volets environnementaux des projets et des investissements présentés à l’ANC (projets de loi).
Il a en outre souligné que la Tunisie fait face à un manque en ressources hydriques, précisant que le tunisien consomme une moyenne de 350 mètres cubes d’eaux par an, alors que la moyenne fixée par l’Organisation des Nations unies est d’environ 1000 mètres cubes par an et par habitant.
La présidente de la fondation Fredrich Ebert a, pour sa part, souligné la nécessité de soutenir les efforts de la Tunisie dans la lutte contre la pollution devenue un danger qui menace la santé de l’homme et l’avenir des générations.
WMC/TAP