Après sept mois de préparatifs, le projet a vu le jour. Jeudi 15 mai, Poulina Group Holding (PGH) et Intrinsec (filiale du groupe français Neurones) ont officialisé la création de leur joint-venture, Cloud Temple Tunisia (CTT), spécialisée, comme son nom l’indique, dans le Cloud computing.
Déjà présent dans une multitude de secteurs d’activités, le groupe dirigé par Abdelwaheb Ben Ayed reste fidèle à sa méthode consistant, rappelle son président, à «créer de la valeur» en faisant preuve d’innovation.
PGH concrétise ainsi le virage stratégique –initié avec la création d’un data center (moyennant un investissement de près de 46 millions de dinars) qui sera opérationnel fin 2014- qu’il a décidé de prendre en minimisant progressivement le poids des activités fortes consommatrices de main-d’œuvre –qui pose de gros problèmes sociaux au groupe depuis le 14 janvier 2011- pour favoriser celles –dont les services informatiques en général et de cloud computing en particulier- utilisatrices surtout de cadres et autres compétences pointues.
A peine mis sur pied, Cloud Temple Tunisia démarre sur les chapeaux de roues, puisque le jour même où sa création était annoncée, CTT a conclu un premier –gros- contrat avec un client qui ne l’est pas moins et qui n’est autre que PGH lui-même.
Elle se lance dans cette aventure adossée à plusieurs partenaires locaux (notamment les trois opérateurs télécoms, Tunisie Télécom, Ooredoo et Orange Tunisie) et étrangers (Créon, Cisco, etc.) avec lesquelles elle a, selon Frank Dubray, président à la fois d’Intrinsec et de Cloud Temple Tunisia, «fait le pari» de développer cette activité en Tunisie.
Naceur Kechaou, directeur des systèmes d’information (DSI) de PGH –qui a signé le contrat avec CTT- a expliqué que ce groupe, dont le parc informatique compte plusieurs centaines de serveurs, a décidé d’opérer son basculement dans le Cloud computing et, ainsi, de «transformer notre manière de gérer notre informatique».
Ce faisant, PGH fait d’une pierre deux coups. D’abord, il réalise un gain –de près de 30%, selon M. Kechaou- sur son budget informatique.
Ensuite, par le marché qu’il lui a accordé, il garantit un bon démarrage à sa joint-venture avec le groupe français Neurones et la met en bonne posture pour vendre ses services à d’autres entreprises et groupes.
«Cet investissement dans le cloud est important parce qu’il va développer les e-services en Tunisie», souligne Taoufik Jelassi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication.
Mais Cloud Temple Tunisia –première société de Cloud computing tunisienne- n’a pas l’intention de limiter son terrain de chasse à la seule Tunisie. Le déplacement en Tunisie, à l’occasion de l’annonce de la création de la joint-venture entre PGH et Neurones- de 26 directeurs de systèmes d’information français- veut dire que la France est également dans le viseur de CTT. Mais la véritable cible de cette société c’est l’Afrique, puisque son directeur général, Mohamed Ali Chouchane, ne cache pas que «notre ambition est de devenir leader africain».