Internet : de .paris à .bio, les nouvelles extensions prennent leur envol

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 premiers sites découlant des nouvelles extensions internet commencent à voir le jour (Photo : Joe Raedle)

[05/06/2014 06:45:22] Paris (AFP) Les tout premiers sites découlant des nouvelles extensions internet comme .paris ou .bio commencent à voir le jour en France, fruits d’un processus de plusieurs années qui devrait générer des retombées économiques et touristiques.

.art, .banque, .berlin ou encore .hotel: ces nouveaux suffixes vont être progressivement introduits dans le monde et donc côtoyer les classiques .org ou .com, une opération considérée comme l’une des plus importantes évolutions de l’internet. Une fois une extension acquise, son propriétaire doit la “rentabiliser” en hébergeant des sites déclinant son identité.

En France, une quarantaine de dossiers émanant d’entreprises, de collectivités ou d’organisations ont été déposés auprès de l’Icann, organisme chargé de réguler les noms de domaine sur internet. Outre des villes ou des marques, des noms génériques ont aussi été demandés, tels .ski, .immo ou .mutuelle.

L’assureur Axa a été le premier à dégainer sa nouvelle extension mi-mai, et compte faire du .axa “un signe de reconnaissance et de confiance pour les consommateurs”, qui “renforcera la visibilité et la cohérence” de la marque.

La Ville de Paris a activé mercredi soir les cent premières adresses en .paris – dont toureiffel.paris, metro.paris (pour la RATP) ou encore airports.paris (pour Aéroports de Paris) et va ouvrir progressivement l’accès à cette nouvelle extension, aux entreprises, aux marques puis à tout un chacun.

“Enfin Paris a son territoire numérique!”, s’est félicité Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge du développement économique et de l?attractivité, qui indique à l’AFP attendre à terme “plusieurs dizaines de milliers, voire une centaine de milliers d’adresses internet découlant du .paris, émanant de Parisiens et de non-Parisiens, d’entreprises ou d’associations qui veulent avoir un nom de domaine permettant de localiser leur activité”.

“Nous voyons enfin l’activation concrète des premiers sites en France, au terme d’un long processus débuté il y a plusieurs années. La mairie de Paris avait par exemple déposé en 2008 sa candidature pour le .paris”, souligne Mathieu Weill, directeur général de l’association Afnic, qui gère 17 des nouvelles extensions internet françaises délivrées par l’Icann.

– Ventes aux enchères –

Après .paris, c’est l’appellation géographique .bzh portée par la région Bretagne qui devrait être lancée en juillet, suivie par .alsace, .aquitaine et .corsica.

“Le .bzh est assez populaire auprès des commerçants et des personnes physiques bretonnes ou d’origine bretonne, qui se retrouvent dans cette identité. Le nombre de nouvelles adresses internet découlant du .bzh devrait au final se compter en dizaine de milliers”, estime Mathieu Weill.

La finalité d’exploitation est différente pour les marques ou entreprises ayant déposé leur propre nom, à l’instar de .total, .bnp ou .sncf: “ces extensions sont avant tout réservées à servir leurs propres intérêts et leur portefeuille de marques, et pourront aussi être étendues à leurs fournisseurs”, explique M. Weill.

Du côté des noms génériques, le décollage est également en cours, comme avec le .archi et le .bio gérés par la société française Starting Dot, aussi propriétaire du .ski mais qui bataille avec d’autres candidats pour décrocher le .immo, non encore délégué par l’Icann.

“L’attribution du .immo se fera à l’issue d’une vente aux enchères le 11 juin”, explique un des fondateurs de Starting Dot, Godefroy Jordan, qui ne peut révéler combien la société mettra sur la table ce jour-là, mais qui indique qu’elle a déjà investi un total de 2,5 millions d’euros dans ses candidatures auprès de l’Icann, et qu’elle table en retour sur un “potentiel” de 5 à 10 millions d’euros à horizon 2016 pour les trois extensions qu’elle gère déjà.

Pour son .archi, Starting Dot a noué un partenariat avec l’Union internationale des architectes et vise les grands cabinets de réputation nationale ou internationale, ainsi que les quelque 1,5 million d’architectes dans le monde.

Son .bio, qui sera lancé officiellement le 11 juin et est soutenu par la Fédération internationale du mouvement bio (Ifoam), “fait partie des 30 extensions les plus demandées”. Mais outre le secteur lié aux produits biologiques, il cible aussi toute activité ayant trait aux biographies.

Pour “acheter” une adresse découlant d’une nouvelle extension, il faut compter entre 20 et 70 euros hors taxes par an.

Les noms de domaine internet se terminant en .fr ont passé le cap des 2,7 millions en 2013.