Rappels : GM admet sa “responsabilité” mais réfute toute dissimulation

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à Détroit,aux Etats-Unis (Photo : Stan Honda)

[05/06/2014 15:08:43] New York (AFP) Une enquête interne de General Motors a conclu que le constructeur automobile américain n’avait pas dissimulé des défauts mécaniques associés à au moins 13 morts, qui ont conduit au rappel tardif de millions de véhicules, mais a admis sa “responsabilité”.

En conséquence, GM va licencier 15 personnes, dont des ingénieurs et des juristes, qui ont “échoué” à communiquer entre eux, “ce qui aurait pu changer fondamentalement des vies”, a déclaré la directrice générale Mary Barra lors d’une conférence de presse, en annonçant la mise en place un “programme d’indemnisation” des victimes.

GM est depuis plusieurs mois sur le gril pour avoir tardé à rappeler 2,6 millions de Chevrolet Cobalt, Saturn Ion entre autres, produites entre 2003 et 2011.

Ces véhicules équipés d’un commutateur d’allumage défectueux, détecté pour la première fois il y a dix ans, ont été rappelés seulement cette année. Ce problème a été lié à une trentaine d’accidents et à au moins 13 décès.

GM a chargé l’ancien procureur Anton Valukas d’effectuer une enquête “indépendante” au sein de l’entreprise pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.

Jeudi, devant plus d’un millier de salariés, de concessionnaires et de journalistes, Mme Barra, le ton grave, a fait part de sa “profonde” tristesse à la lecture de ce rapport “troublant”, “dur”, parce qu’il décrit “l’échec à faire le minimum nécessaire pour nos clients”.

“Le rapport de M. Valukas a révélé qu’il n’y avait pas eu de machination de la part de l’entreprise pour couvrir les faits”, a indiqué Mme Barra. Mais “nous n’avons tout simplement pas fait notre travail”, et “nous devons tirer les leçons de cette affaire”.

“Nous avons laissé tomber ces clients et nous devons maintenant faire face à nos responsabilités”, a-t-elle ajouté.

Mme Barra, dont la gestion de cette crise est saluée par les marchés, a affirmé que l”enquête avait révélé que les défauts mécaniques avaient été portés à la connaissance d’ingénieurs, d’enquêteurs et d’avocats mais que “personne n’a averti la direction”.

La patronne de GM, qui a pris ses fonctions mi-janvier, a toujours répété jusqu’ici qu’elle n’avait été mise au courant du problème qu’en décembre.

“Toute personne qui a travaillé sur ce commutateur d’allumage avait la responsabilité de le réparer mais personne n’a pris ses responsabilités”, a dénoncé Mary Barra.

Des élus américains ont mis en cause en avril des ingénieurs de GM, qui avaient décidé de ne pas remplacer une pièce défectueuse parce qu’ils estimaient que ce serait trop cher.

Selon des documents rendus publics par le Congrès, Ray DeGiorgio, le chef des ingénieurs de la Chevrolet Cobalt et un autre ingénieur Gary Altman, avaient découvert le défaut du commutateur dès 2004.

“Je veux être claire, ceci ne devrait plus jamais arriver. C’est inacceptable”, a insisté jeudi Mary Barra.

Pour mener son enquête, le procureur Anton Valukas a interviewé 300 personnes au sein de GM et a eu un accès “illimité” à tous les documents dont il avait besoin, a assuré Mary Barra.

Dans ce dossier, les autorités américaines ont infligé à GM, le 16 mai, une amende civile “record” de 35 millions de dollars – la plus importante autorisée dans ces procédures.

Des enquêtes du département de la Justice, du Congrès et du gendarme des marchés financiers, la SEC, sont encore en cours.