équipementier automobile Valeo (Photo : Mychele Daniau) |
[05/06/2014 19:28:06] Paris (AFP) L’équipementier automobile Valeo va faire son retour dans l’indice CAC 40, après 13 années d’absence et un parcours boursier exemplaire qui a vu son cours monter de 225% en quelque 18 mois.
Valeo va remplacer le fabricant de tubes d’acier Vallourec entrée en 2006 dans l’indice phare de la place parisienne, selon une décision prise jeudi par le Conseil scientifique des indices et annoncée par l’opérateur boursier Euronext (groupe ICE).
L’action du groupe Valeo, qui avait déjà passé quatre ans et demi dans le CAC 40 entre février 1997 et août 2001, a clôturé jeudi en hausse de 2,94% à 101,65 euros, soit une valorisation boursière de 8,1 milliards d’euros. Le 31 novembre 2012, son titre action s’élevait à 31,25 euros.
Valeo constitue “un des plus gros succès boursiers des 18 derniers mois, son cours en Bourse n’a fait que s’apprécier, de façon assez impressionnante”, a estimé Mikael Jacoby, responsable du trading Europe continentale d’Oddo Securities.
Et il ne s’agit “pas d’une bulle” car c’est une “société qui a su tirer profit des besoins des constructeurs dans l’approvisionnement automobile et surtout dans les technologies qui sont désormais omniprésentes dans les véhicules modernes”, a-t-il complété.
“Valeo a ainsi augmenté sa profitabilité et sa part de marché”, selon lui.
Une entrée de Valeo est “logique d’un point de vue boursier”, car le groupe “a fait un parcours sans faute. C’est un superbe parcours boursier qui mérite d’être couronné”, a également souligné Xavier de Villepion, un vendeur d’actions de Global Equities.
Contacté par l’AFP, Valeo n’était pas encore en mesure de faire un commentaire.
L’ascension du cours de Bourse fait également écho à celle des performances de l’entreprise, qui a enregistré en 2013 un bénéfice net en hausse de 18%. Pour le premier trimestre 2014, le chiffre d’affaires s’est aussi inscrit en hausse de 6,3%, selon les chiffres publiés en avril.
Signe de la santé retrouvée, la banque publique d’investissement Bpifrance, qui était entré au capital de Valeo au coeur de la crise de 2009, alors que l’industriel était menacé par des pertes importantes et un actionnariat fragile, a annoncé en mars son désengagement partiel.
Le chiffre d’affaires de Valeo a progressé de 6,3% à 3,1 milliards d’euros au premier trimestre, grâce à la forte croissance de l’équipementier en Europe et en Chine, qui a pu compenser les effets négatifs des taux de change.
Vallourec de son côté a fini à 40,51 euros, représentant donc une valorisation boursière de 5,2 milliards d’euros.
Pour M. Jacoby, la “faiblesse boursière” de Vallourec est “plus un problème lié à l’ensemble du secteur”.
“Le nouveau management a du mal à trouver ses marques et a surinvesti à contre-cycle au Brésil par exemple, juste avant que la situation ne se retourne dans les émergents”, a noté M. Villepion.
Selon lui, “la diversité du CAC est essentielle. Or, il y a déjà un équipementier pétrolier dans l’indice avec Technip. Vallourec apparaît un peu comme un doublon”. A l’inverse, “il n’y a à l’heure actuelle aucun équipementier automobile dans le CAC”, a-t-il ajouté.
Le dernier changement sur l’indice phare de la place parisienne remontait à décembre 2013, avec l’arrivée de l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent et la sortie du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics.
Le Conseil scientifique des indices fonde ses décisions sur deux critères majeurs, la taille du capital flottant (capital négociable en Bourse) et le nombre d’échanges enregistrés sur les titres.
Les décisions actées jeudi prendront effet à compter de la séance de Bourse du lundi 23 juin 2013, a précisé le groupe ICE, dans un communiqué.
L’indice SBF 120 voit par ailleurs l’arrivée de la société biopharmaceutique Genfit et de GTT, leader mondial des systèmes de confinement à membrane pour les navires de transport du gaz naturel liquéfié. Le groupe pharmaceutique Nicox fait, lui, sa sortie.