Tunisie – Loi de finances complémentaire : L’UGTT demande au gouvernement de revoir sa copie

Par : TAP

sami-tahri-ugtt-12f.jpgSami
Tahri, porte-parole officiel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a
souligné, vendredi, que l’organisation syndicale s’oppose, de manière formelle
et procédurale, au projet de la loi de finances complémentaire de 2014,
notamment en ce qui concerne la proposition de prélever des journées de travail
aux salariés et retraités allant jusqu’à six jours sur la base du revenu annuel
net.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le responsable syndical a indiqué que l’UGTT
s’oppose formellement au projet élaboré sans concertation avec les parties
syndicales et de manière qui rappelle les pratiques de l’ancien régime.

Au niveau de la procédure, l’UGTT estime que le projet s’oppose aux législations
du travail qui interdisent le prélèvement obligatoire sur le salaire, outre les
répercussions négatives d’une telle mesure sur le pouvoir d’achat du citoyen.
“Le prélèvement sur le salaire doit être volontaire et ne peut s’effectuer
qu’avec l’accord de l’employé, des retraités ou des syndicats qui les
représentent”, a-t-il précisé, ajoutant que “le gouvernement qui compte sur la
souscription, le volontariat et les recettes non fixes, n’est pas sérieux dans
la recherche de solutions à la crise économique”.

Tahri a souligné que l’UGTT n’acceptera aucune solution qui porterait atteinte
aux intérêt des travailleurs. De son côté, Belgacem Ayari, secrétaire général
adjoint de l’UGTT a souligné que le gouvernement provisoire aurait du négocier
le projet avec l’organisation syndicale la plus représentative au pays surtout
qu’il touche directement la situation financière des salariés et des retraités.

Il a ajouté que l’UGTT publiera dans les deux prochains jours un communiqué pour
annoncer sa position officielle concernant cette affaire. Il estime que le
gouvernement de Mehdi Jomaa est un gouvernement provisoire qui doit négocier
avec les structures concernées et les parties sociales toutes les décisions en
rapport direct avec le pouvoir d’achat des salariés.

Il a, en outre, souligné le soutien de l’organisation syndicale à toute décision
qui peut servir l’intérêt du pays à condition de tenir compte de la situation de
toutes les parties sociales. Le projet de loi de finances complémentaire pour
l’exercice 2014 prévoit un prélèvement, sur la base du revenu annuel, sur les
salaires et les pensions de retraite de la manière suivante :

10 mille dinars, aucun prélèvement
-Entre 10 et 20 mille dinars, une journée de travail
-Entre 20 et 25 mille dinars, prélèvement de deux journées de travail (à raison
d’une journée par mois)
-Entre 25 et 30 mille dinars, prélèvement de trois journées de travail sur trois
mois
-Entre 30 et 35 mille dinars, prélèvement de quatre journées de travail sur
quatre mois
-Entre 35 et 40 mille dinars, prélèvement de cinq journées de travail sur cinq
mois
-Plus de 40 mille dinars, prélèvement d’une journée de travail mensuellement
pendant un semestre.

Il est prévu que le gouvernement provisoire adopte le projet de loi de finances
complémentaire vers la fin du mois de juin 2014. Le projet sera soumis à
l’Assemblée nationale constituante au mois de juillet prochain.