Comment
se sortir des déficits globaux ? C’est devenu la question du moment. Tous les
courants de pensée se sont exprimés sur la question. Les solutions de réforme
fiscale ou de retour vers la liberté des prix et de l’austérité sont parmi les
plus persistantes. Elles ont le tort d’être longues à mettre en route, outre
qu’elles comportent des risques de rejet populaire. En revanche, le clearing de
nos échanges extérieurs, pourrait d’un coup résoudre, le plus gros de nos
déficits. Près de 80 % de nos échanges se font avec un interlocuteur unique,
l’UE.
Si sensible à nos difficultés, l’UE acceptera-t-elle de jouer, provisoirement,
la solidarité commerciale avec la Tunisie ?
Le pays est traumatisé par la question des déficits globaux. Le problème a pris
une taille de sécurité nationale. Le danger se précise et il faut tailler dans
le vif. L’urgence de la question ne pourrait être traitée dans la précipitation.
Les solutions radicales, en dépit de leur cohérence, si elles étaient décidées
dans la hâte, ne seraient pas, nous le pensons, sans conséquence sociales. Elles
ne feront qu’ajouter de la crise à la crise.Le scénario nous semble trop risqué.
Quelle alternative à la situation ?
Déficits globaux: alerte rouge mais… remèdes classiques
Point besoin de revenir sur la situation actuelle des déficits globaux, tant
l’affaire est de notoriété nationale. Le sentiment de pragmatisme, a poussé les
meilleures volontés du pays à proposer des solutions pour la prise en mains de
la situation. Des experts de renom, des managers d’envergure, ont avancé des
solutions pour venir à bout de la question. Toutes les thérapies avancées sont
de caractère interventionniste. Toutes, en dépit de leur consistance économique,
présentent des retombées sociales risquées.
Pour faire court, on va dire que toutes préconisent une marge d’austérité avec
quelques variantes sur les mesures à prendre. L’état ne pouvant plus s’endetter,
il lui reste à tailler dans les dépenses, voilà à quoi elles se résument, en
général. La solution des coupes budgétaires génère un sevrage du déficit, c’est
vrai. Elle produit l’effet du garrot en cas d’hémorragie soudaine.
Cette solution est, hélas, momentanée. Elle peut empêcher l’effondrement des
finances publiques, c’est-à-dire qu’elle évitera à l’Etat d’être en situation de
défaut, pour dire les choses crument. Cependant, elle ne dopera pas la
croissance et ne résoudra pas l’exaspération des économiquement faibles,
étouffés par la perte de leur pouvoir d’achat et la restriction des prestations
publiques.
Toutes les thérapies par l’austérité, avec ce qu’elles comportent de
rétablissement du contrôle de change ainsi que de compression des importations,
au motif de mettre de l’ordre dans la maison, précipitent, malheureusement, un
cafouillage économique. La proposition du clearing de nos importations nous
parait, être plus défendable en pareille situation car c’est une solution de
marché.