Gazoduc South Stream : Moscou dénonce des “sanctions” voilées de l’UE  

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écembre 2012, le président Vladimir Poutine (2e d) et le Pdg de Gazprom, Alexei Miller (g) examinant une maquette des installations prévues pour le projet de gazoduc South Stream, lors du lancement du chantier à Anapa, sur la mer noire (Photo : Alexei Nikolsky)

[09/06/2014 14:28:00] Moscou (AFP) La Russie a dénoncé lundi la suspension de la construction du gazoduc South Stream, imposée selon elle par l’Union européenne à la Bulgarie dans le cadre de l’adoption voilée de sanctions économiques contre Moscou.

La suspension annoncée dimanche par la Bulgarie de la construction de ce gazoduc visant à alimenter le sud de l’Europe en gaz russe constitue “un passage rampant vers des sanctions économiques contre la Russie”, a déclaré à l’agence de presse Itar-Tass le représentant russe auprès de l’UE, Vladimir Tchijov.

“Il y a des signes directs qui montrent que les actes de la Commission européenne à l’égard de South Stream sont directement liés à la crise en Ukraine”, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre bulgare, Plamen Orecharski, a annoncé dimanche la suspension des préparatifs à la construction du gazoduc russo-italien qui devait commencer cet été, après des critiques de Bruxelles et de Washington.

La Commission européenne avait adressé la semaine dernière une lettre d’avertissement aux autorités bulgares, première étape d’une procédure d’infraction, arguant que les règles européennes pour les marchés publics n’avaient pas été respectées par la Bulgarie.

“Il est difficile de se défaire de l’idée que le blocage par la Commission européenne du début des travaux en Bulgarie a été décidé dans des objectifs purement politiques”, a ajouté M. Tchijov, interrogé par Itar-Tass à Bruxelles.

“South Stream a de toute évidence un lien direct avec l’Ukraine, car après sa construction ce pays perdra son statut de monopoliste du transit” de gaz vers l’Europe centrale et du Sud, a-t-il encore déclaré.

Il a souligné le rôle joué selon lui, outre la Commission européenne, par les États-Unis.

L’ambassadeur américain à Sofia, Marcie Ries, avait critiqué la semaine dernière la décision de la Bulgarie d’accorder la construction du tronçon à la société russe Stroytransgaz, frappée par des sanctions américaines.

“Ce n’est pas le moment de faire des affaires avec la Russie comme d’habitude”, avait déclaré l’ambassadeur.

Selon M. Tchijov, ces propos montrent que “ceux qui accusent la Russie d’utiliser l’énergie comme moyen de pression devraient d’abord se regarder dans une glace”.