à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[09/06/2014 19:51:43] Paris (AFP) Le PDG d’EDF Henri Proglio, objet d’une enquête préliminaire pour “trafic d’influence”, a indiqué lundi avoir remboursé 60.000 euros versés à son épouse par une association soutenue par EDF, tout en assurant n’avoir jamais fait pression pour que l’entreprise ou ses fournisseurs financent ses spectacles.
“J’apprends l’ouverture d’une enquête par la presse. Concernant EDF, je n’ai à aucun moment fait pression, ni sur l’entreprise, ni sur aucun fournisseur ou prestataire, pour faire financer les spectacles de ma femme”, la comédienne et humoriste Rachida Khalil, a expliqué le patron d’EDF dans un entretien au Monde.
“Depuis que Le Point a évoqué des premiers soupçons, en juillet 2013, ni mon épouse ni moi n’avons été entendus par un service officiel. (…) En revanche, Rachida Khalil a eu un contrôle fiscal, qui vient d’aboutir, le 3 juin, à un redressement. Mais il porte sur des sommes sans rapport avec les chiffres évoqués”, a ajouté M. Proglio, dans cet entretien mis en ligne lundi soir par le journal.
Selon lui, son épouse tenait une comptabilité “un peu artistique”, et “n’avait déclaré aucun revenu pour 2011”, suite à quoi le fisc “a rétabli des revenus chiffrés à 181.122 euros”.
“C’est dix fois moins que les 1,8 million d’euros qui ont été cités” par Le Point, a-t-il fait valoir, ajoutant que “quant aux +100.000 euros en liquide+ qu’elle aurait touchés, c’est farfelu”.
M. Proglio a par ailleurs assuré qu’EDF n’avait financé aucun spectacle de sa femme, mais qu’après coup, il avait découvert qu’Electra, une association financièrement soutenue par EDF, “avait versé 60.000 euros pour un de ses spectacles en septembre 2012”. “Mais dès que j’ai vu cela, j’ai pris mon chéquier et remboursé rubis sur l’ongle”, a-t-il déclaré au Monde.
La justice mène une enquête pour trafic d’influence sur des fonds reçus par Rachida Khalil, qui auraient été versés par des prestataires ou la fondation de l’entreprise, avait révélé dimanche Le Point, une information qui a été confirmée à l’AFP de source judiciaire.
En juillet 2013, interrogé sur des premières informations concernant un versement de 20.000 euros sur un compte de Rachida Khalil par une entreprise de conseil ayant travaillé pour EDF, Henri Proglio avait dénoncé “une manipulation”.
“Mais il en faut davantage pour me déstabiliser. +Caramba, encore raté+”, avait-il lancé, en allusion aux rumeurs récurrentes sur la volonté de l’exécutif de ne pas le reconduire à la tête d’EDF, groupe public à 84%, où il avait été nommé par Nicolas Sarkozy en 2009. Son mandat s’achève en novembre.