à Pékin en 2013 (Photo : Wang Zhao) |
[10/06/2014 08:55:31] Paris (AFP) Si la demande mondiale de gaz va continuer à croître d’ici 2019, ce sera surtout le fait de la Chine, où elle va “presque doubler”, selon un rapport publié mardi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La Chine devrait ainsi entrer dans un “âge d’or” du gaz, selon l’Agence, qui indique que selon ses prévisions, la demande gazière du pays va croître de 90% à 315 milliard de mètres cubes d’ici 2019, tirée notamment par l’industrie, les transports et les besoins en matière de production d’électricité.
Pour satisfaire ses nouveaux besoins, la Chine développe sa production intérieure de gaz, “pour la plupart non conventionnelle”. Elle devrait augmenter de 65% dans les cinq prochaines années.
A l’inverse en Europe, à cause d’une “faible croissance de la demande d’électricité” et d'”une politique forte de soutien aux énergies renouvelables”, la consommation de gaz “ne retrouvera pas le pic de 2010”.
Globalement, ce sont donc les pays hors OCDE qui “continuent de tirer la demande de gaz naturel. Ils fourniront 85% de la nouvelle consommation”.
Ce qui permet à l’AIE de présenter une vision “positive” et “optimiste” sur l’avenir du marché du gaz, même si elle est l’est “légèrement moins que lors des précédents rapports”, à cause de la situation dégradée en Europe. La demande devrait ainsi croître à un rythme de 2,2% par an jusqu’en 2019, a estimé l’AIE, contre 2,4%/an prévu dans son rapport de l’an dernier.
Cette hausse de la demande sera essentiellement satisfaite par le GNL (gaz naturel liquéfié) avec de nombreux projets d’infrastructures de part le monde. Le commerce du GNL devrait ainsi croître de 40% d’ici 2019, et “la moitié des nouvelles exportations viendront d’Australie”, mais aussi d’Amérique du Nord.
Cependant, “des signaux d’alerte se sont allumés”, notamment concernant le mécanisme de fixation des prix, a estimé l’AIE, pointant l’écart entre les prix sur le marché américain et le marché asiatique, où ils sont bien supérieurs.
Par ailleurs, “des prix élevés du GNL menacent de contracter la demande alors que de nombreux pays veulent ou peuvent, de moins en moins, financer leurs approvisionnements, et cela pourrait ouvrir la porte au charbon”, a prévenu Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l’AIE, dans un communiqué.