La Fédération tunisienne de l’hôtellerie, a pointé les résultats peu encourageants, enregistrés par le secteur touristique au 31 mai 2014, avec une baisse de 2% des nuitées des touristes européens, entre 2013 et 2014 (5 mois) et de 21,3% par rapport à 2010, mais également, des entrées des européens (-2% par rapport à 2013 et à -32% par rapport à 2010). De même, les recettes en euros ont diminué de – 0,8%, en comparaison de 2013 et à -14,6% par rapport à 2010.
Le bureau exécutif de la FTH a publié lundi, un communiqué virulent, considérant que “les prévisions annoncées par le gouvernement deviennent impossibles à réaliser d’autant plus qu’aux régions sinistrées de Tozeur et Tabarka, vient s’ajouter la région de Monastir”.
Et de rappeler qu'”au début de 2014, le mouvement de sympathie quasi unanime suscité dans le monde par la Promulgation de la constitution et le changement de gouvernement levait l’hypothèque de la mauvais image créée par trois années d’instabilité”. La FTH était convaincue que “le tourisme tunisien allait renouer avec la croissance escomptée. Force est de constater que cinq mois après, nous avons gaspillé ce capital puisque les résultats ne sont pas là”.
La FTH a affirmé avoir pourtant “pris les devants pour proposer une série actions susceptibles de garantir le bon déroulement de la saison (amélioration de l’environnement, de la qualité du produit, les facilités de trésorerie et la dette structurelle etc…)”.
“A force d’hésitation, de manque de concertation et de promesses non tenues, l’administration a raté l’occasion qui se présentait à notre secteur de trouver un souffle nouveau. Pire encore, notre administration s’évertue à priver l’économie nationale d’entrées en devises dont elle a le plus grand besoin. Il en est ainsi, de la réticence incompréhensible à imposer la signature des contrats d’allotement en devises étrangères. Il en est de même concernant la taxe de séjour de 2 dinars : elle sera finalement perçue au niveau des hôtels, alors qu’une taxe de 10 euros perçue aux frontières aurait été plus simple d’application et plus bénéfique au Trésor Public (doublement de la recette)” a constaté la fédération du tourisme.
Et de poursuivre sur la même lancée, “les campagnes de propreté dont le lancement a été largement médiatisé sont loin de donner les résultats escomptés. La situation dans les aéroports ne semble pas s’améliorer (files d’attente et retards croissant avec l’augmentation du trafic)”.
Last but not least, “l’utilisation du Fonds de compétitivité (alimenté par l’argent des professionnels) ne respecte ni la réglementation, ni l’usage. Aucune concertation sur l’utilisation du fonds de l’environnement”. Le bureau exécutif de la FTH a été impitoyable dans son évaluation de l’action du département du tourisme, jugeant que “manifestement, notre Ministère semble réduire sa mission à communiquer des objectifs qu’aucune action sérieuse ne vient conforter. Comme si l’efficacité se mesurait au nombre d’apparitions médiatiques et non pas au nombre de décisions en faveur du secteur. Notre Ministère semble avoir renoncé à l’essentiel pour se contenter du superflu”.