François Hollande remanie en profondeur ses équipes à l’Elysée

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çois Hollande (Photo : Stephane de Sakutin)

[10/06/2014 18:01:08] Paris (AFP) Plus que jamais en quête d’un rebond, François Hollande a profondément remanié son cabinet avec une demi-douzaine de départs dont celui d’une figure centrale de la présidence, son conseiller économique et financier Emmanuel Macron, et autant d’arrivées annoncées mardi.

Laurence Boone chef économiste de Bank of America, occupera à comptera du 15 juillet le poste ô combien stratégique de Macron sans toutefois reprendre ses fonctions de secrétaire général adjoint de l’Elysée. Nicolas Revel sera alors seul à les assumer.

Selon Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, Macron quitte la présidence “pour mener des projets personnels dans les domaines de l’enseignement et de la recherche” mais ne rejoindra “ni une banque ni une entreprise”, du moins dans les prochains mois.

Un peu plus de deux ans après son arrivée à l’Elysée et au comble de l’impopularité, le chef de l’Etats s’entoure donc d’une nouvelle équipe avec, toujours selon M. Jouyet, une “volonté de féminisation”.

Ainsi, d’autres figures féminines rejoindront son cabinet. La journaliste de Canal + Nathalie Iannetta, grande spécialiste du football, deviendra à la mi-juin conseillère pour le sport, la jeunesse et la vie associative. Elle succèdera à l’ancien champion de judo, Thierry Rey, qui rejoindra pour sa part l’inspection générale de la Jeunesse et des sports.

A compter du 1er septembre aussi, David Kessler, conseiller pour la culture et la communication, laissera sa place à Audrey Azoulay, numéro 2 du Centre national du cinéma.

Et, à compter du 24 juin, Virginie Christnacht, qui fut à la tête du service de presse de la Ville de Paris sous l’ère Delanoë et réside pour l’heure en Australie, occupera les mêmes fonctions à l’Elysée, remplaçant Fabrice Hermel.

D’autres changements affectent la cellule diplomatique de l’Elysée, qui reste cependant dirigée par Paul Jean-Ortiz. L’arrivée de Jacques Audibert, ancien directeur des affaires politiques au Quai d’Orsay, comme sherpa G7 et G8 du chef de l’Etat avait déjà été annoncée il y a une quinzaine de jours.

Mais d’autres nouveaux venus font leur entrée au “Palais”. Ainsi, Cyril Piquemal est arrivé dès mardi, en provenance du cabinet de Ségolène Royal, pour remplacer Matthieu Peyraud qui part à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Cyril Piquemal aura dans son escarcelle les sujets multilatéraux, dont le G7, et secondera Laurence Boone sur le G20.

– Chaises musicales –

Christian Lechervy, conseiller pour les affaires stratégiques et l’Asie, quitte également la cellule pour occuper un poste diplomatique non encore précisé.

Ultime succession, celle de Xavier Piechaczyk, ex-conseiller de Jean-Marc Ayrault à Matignon, qui rejoint le cabinet de François Hollande en lieu et place de Patrick Vieu, sur l’environnement et les territoires.

Ce jeu de chaises musicales est loin d’être le premier opéré ces derniers mois.

Début avril, François Hollande s’était déjà séparé de son secrétaire général depuis 2012, le préfet Pierre-André Lemas, remplacé par Jean-Pierre Jouyet, un ami de 30 ans, lui aussi issu de la promo Voltaire de l’ENA.

A la fin avril, Gaspard Gantzer, lui aussi passé par la Ville de Paris où il a été de 2010 à 2013 le porte-parole de Bertrand Delanoë avant de rejoindre dans les mêmes fonctions Laurent Fabius au Quai d’Orsay, a pris la tête du service de communication de l’Elysée.

Il y a ainsi repris une partie des attributions d’Aquilino Morelle, également conseiller politique et plume du président avant d’être contraint à la démission par des accusations de conflit d’intérêts, oeuvrant pour des laboratoires pharmaceutiques tout en étant haut fonctionnaire à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Le volet politique des fonctions de ce dernier a été pris en main en partie début mai par l’ex-député PS de Gironde Vincent Feltesse, nommé conseiller en charge des relations avec les élus et les formations politiques.

En revanche, l’ancien journaliste Claude Sérillon conserve ses fonctions de “conseiller”, dont le périmètre n’a jamais été précisé. “Je ne suis pas du tout démissionnaire”, a-t-il déclaré devant quelques journalistes croisés dans les couloirs de l’Elysée alors que des informations de la presse le donnaient partant.