ève le 13 juin 2013 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
[10/06/2014 18:11:48] Paris (AFP) La grève nationale dans les chemins de fer, qui doit débuter mardi soir pour protester contre la réforme ferroviaire, s’annonce “importante” de l’avis de la direction de la SNCF et des quatre syndicats qui ont appelé au mouvement, reconductible par période de 24 heures.
“Le nombre de grévistes sera important, notamment chez les contrôleurs et conducteurs”, où 55% des salariés se sont déclarés prêts à faire grève, a déclaré le directeur des ressources humaines du groupe SNCF, François Nogué, lors d’un point presse.
Globalement, plus de quatre cheminots sur dix (46%), parmi les catégories ayant l’obligation de se déclarer, ont prévenu qu’ils cesseraient le travail, a précisé M. Nogué. La SNCF affirme avoir déployé un dispositif “assez exceptionnel” d’information sur le plan de circulation établi au vu des personnels disponibles.
écédente manifestation des employés de la SNCF, le 22 mai 2014 à Paris, pour réclamer une autre réforme (Photo : Thomas Samson) |
Sur les grandes lignes, seulement un TGV sur deux ou trois, selon les axes, devrait circuler. Le trafic sera également perturbé en régions et en Ile-de-France, avec seulement un TER et un Transilien sur trois.
En Ile-de-France, où circulent trois millions de voyageurs par jour, “la situation va être rude”, a prévenu Bénédicte Tilloy, directrice générale SNCF transilien. Sur le réseau Paris-Nord et Paris-Est, 70% des conducteurs ont affiché leur intention de faire grève.
La SNCF recommande aux voyageurs qui en ont la possibilité de reporter leur déplacement ou de pratiquer le co-voiturage.
La CGT et Sud-Rail, respectivement premier et troisième syndicat dans l’entreprise, rejoints par FO et First, ont appelé à cette grève pour obtenir une modification du projet de réforme ferroviaire qui doit être examiné en première lecture par l’Assemblée nationale les 17, 18 et 19 juin.
– “Sauver le rail” –
La grève, qui doit débuter mardi à 19H00, est reconductible par période de 24H00, la poursuite ou non du mouvement devant être votée lors d’assemblées générales de cheminots. “Ce sont les cheminots qui décident”, a prévenu le secrétaire général de la CGT Cheminots, Gilbert Garrel, au cours d’une conférence de presse commune avec Sud-Rail.
“En l’état actuel, le texte ne convient pas”, a ajouté Thierry Niel (CGT). “Il faut que le gouvernement annonce un report ou une substitution du texte”.
Pour les syndicats, le projet ne règle en rien le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.
“Cette réforme ne vise qu’à répondre aux exigences de la libre concurrence et absolument pas à les réunifier”, selon Nathalie Bonnet (Sud-Rail).
La réforme est “indispensable” et vise à “sauver le rail”, a plaidé le secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, disant “regretter” la grève. “Nous sommes à des niveaux de dette de plus de 40 milliards et si rien n’est fait, en 2025 nous serons à 80 milliards de dette”, a-t-il estimé.
Rapprocher la SNCF et RFF est “indispensable” car “il faut d’abord que ceux qui s’occupent des infrastructures (?) travaillent avec ceux qui les utilisent. Aujourd’hui ce n’est pas le cas”, a-t-il estimé.
Depuis plusieurs mois dans une plate-forme revendicative commune avec la CGT et Sud, l’Unsa, deuxième syndicat, a préféré ne pas s’associer à la grève dans l’attente de rencontrer jeudi M. Cuvillier. L’Unsa a néanmoins déposé un préavis pour le 17 juin.
Le secrétaire d’Etat recevra à part la CFDT-Cheminots. Pour ce syndicat, la CGT et Sud “mentent aux cheminots quand ils disent que leur statut est remis en cause” avec le projet et ne rien faire “serait pire que tout”. “Il faut que le système ferroviaire soit réformé” afin “d’éviter ce qui s’est passé avec le fret” lors de son ouverture à la concurrence, plaide Didier Aubert, son porte-voix. Le travail de lobbying auprès des députés pour faire évoluer le texte a déjà commencé à “payer”, affirme-t-il.