étrole (Opep) à Vienne (Photo : Alexander Klein) |
[11/06/2014 05:31:49] Vienne (AFP) L’Opep devrait une nouvelle fois opter pour le statu quo sur sa production lors de sa réunion de mercredi, au menu de laquelle s’est invitée la candidature de la ministre nigériane du Pétrole au poste de secrétaire général.
Une majorité de ministres des pays membres se sont exprimés en ce sens avant le début de la réunion à Vienne, et notamment le ministre du Pétrole de l’Arabie Saoudite, chef de file et plus important producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
“Les prix (du brut) sont à un niveau confortable pour les pays producteurs et consommateurs ainsi que pour l’industrie pétrolière”, a ainsi déclaré mardi Ali al-Nouaïmi, qui ne s’attend à “aucune décision” sur le plafond de production, fixé à 30 millions de barils par jour (mb/j) depuis fin 2011.
Depuis la dernière réunion de l’Opep en décembre 2013, les cours du pétrole ont évolué dans une fourchette étroite, le Brent oscillant entre 105 et 110 dollars le baril, un niveau jugé idéal par l’Arabie Saoudite.
Si les discussions sur le plafond promettent d’être brèves, les ministres pourraient échanger plus longuement sur la délicate succession du secrétaire général de l’Opep, le Libyen Abdallah El-Badri, en poste depuis janvier 2007 et reconduit pour un an en décembre dernier faute d’accord entre l’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak.
La ministre nigériane du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, est candidate à la succession de M. El-Badri, a rapporté mardi son homologue irakien Abdel Karim al-Luyabi.
– Un “compromis” –
M. Luyabi, qui s’est dit “surpris”, a ajouté que l’Irak défendait toujours son propre candidat mais que Mme Alison-Madueke pouvait constituer un “compromis”.
“Ce n’est pas à l’ordre du jour de cette réunion”, a balayé pour sa part le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh, renvoyant le sujet à la réunion de décembre prochain.
Ministre du Pétrole depuis avril 2010, Mme Alison-Madueke a été plusieurs fois accusée de corruption, sans être toutefois formellement poursuivie en justice.
Si elle accédait au poste de secrétaire général – qui est chargé de préparer les réunions et de favoriser les rapprochements entre les points de vue souvent divergents des États -, elle serait la première femme à l’occuper.
Les ministres discuteront aussi mercredi de “la situation en Libye, et la façon dont le groupe satisfera une augmentation de la demande au troisième trimestre”, a indiqué Thomas Pugh, économiste du cabinet Capital Economics.
La Libye, dont le secteur pétrolier est grandement perturbé par la crise politique, produit actuellement moins de 200.000 barils par jour, contre une capacité de 1,5 mb/j. Qui plus est, l’espoir d’une résolution rapide des problèmes pétroliers s’est lentement évaporé ces derniers mois, la situation se dégradant au contraire.
La forte baisse de la production libyenne évite, pour l’instant, aux autres membres du cartel d’avoir à faire de la place à l’Irak et à l’Iran, deux pays qui ambitionnent de revenir en force sur les marchés mondiaux du pétrole.
Si les sanctions occidentales contre l’Iran sont levées, le pays compte revenir “en moins de trois mois” à ses pleines capacités de production, soit 4 mb/j, a affirmé mardi M. Zanganeh.
L’Irak vise quant à lui une production moyenne de 3,6-3,7 mbj en 2014. Mais ce pays est lui-même entravé par une montée des violences, dont a témoigné mardi la prise par des jihadistes de Mossoul, la deuxième ville du pays.
Et même si l’objectif de l’Irak “semble ambitieux” et que la levée des sanctions contre l’Iran reste incertaine, l’Arabie Saoudite “a récemment réitéré être prête à couvrir tout manque sur le marché”, a souligné M. Pugh.
L’Arabie saoudite joue le rôle de “banque centrale” du pétrole en augmentant ou réduisant sa production selon l’évolution de l’offre mondiale pour maintenir les prix stables.
Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a estimé que l’Opep devrait augmenter sa production de 900.000 barils par jour par rapport à ses niveaux d’avril (29,9 mbj) pour satisfaire une demande en hausse au troisième trimestre.