étrole (Photo : Pascal Pavani) |
[11/06/2014 09:35:52] Vienne (AFP) L’Opep, satisfaite du niveau des prix du pétrole, s’apprêtait à reconduire son plafond de production lors de sa réunion à Vienne mercredi.
“Il y a un consensus pour ne pas changer la production” fixée à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011, a déclaré le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, quelques minutes avant le début de la 165e réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
“Le marché est stable, les prix sont à un bon niveau”, a-t-il justifié.
“Je pense qu’il y a aura une nouvelle reconduction” du plafond, a de son côté déclaré le secrétaire général de l’Opep, Abdallah El-Badri, avant le commencement de la réunion.
“Tout est à sa place, l’offre est bonne, la demande est bonne, les prix sont bons”, a appuyé le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, représentant du plus important pays producteur de l’Opep.
Depuis la dernière réunion de l’Opep en décembre 2013, les cours du pétrole ont évolué dans une fourchette étroite, le Brent oscillant entre 105 et 110 dollars le baril, un niveau jugé idéal par l’Arabie Saoudite.
Si les discussions sur le plafond promettent d’être brèves, les ministres pourraient échanger plus longuement sur la délicate succession du secrétaire général de l’Opep, le Libyen Abdallah El-Badri, en poste depuis janvier 2007 et reconduit pour un an en décembre dernier faute d’accord entre l’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak.
La ministre nigériane du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, est candidate à la succession de M. El-Badri, a rapporté mardi son homologue irakien Abdel Karim al-Luyabi.
Ministre du Pétrole depuis avril 2010, Mme Alison-Madueke a été plusieurs fois accusée de corruption, sans être toutefois formellement poursuivie en justice.
Si elle accédait au poste de secrétaire général – qui est chargé de préparer les réunions et de favoriser les rapprochements entre les vues souvent divergentes des États – elle serait la première femme à l’occuper.
Les ministres doivent aussi aborder à Vienne “la situation en Libye, et la façon dont le groupe satisfera une augmentation de la demande au troisième trimestre”, selon Thomas Pugh, économiste du cabinet Capital Economics.
La Libye, dont le secteur pétrolier est grandement perturbé par la crise politique, produit actuellement moins de 200.000 barils par jour, contre une capacité de 1,5 mb/j. Qui plus est, l’espoir d’une résolution rapide des problèmes pétroliers s’est lentement évaporé ces derniers mois, la situation se dégradant au contraire.
Iran (Photo : Pascal Pavani) |
La forte baisse de la production libyenne évite, pour l’instant, aux autres membres du cartel d’avoir à faire de la place à l’Irak et à l’Iran, deux pays qui ambitionnent de revenir en force sur les marchés mondiaux du pétrole.
Si les sanctions occidentales contre l’Iran sont levées, le pays compte revenir “en moins de trois mois” à ses pleines capacités de production, soit 4 mb/j, a affirmé mardi M. Zanganeh.
L’Irak vise quant à lui une production moyenne de 3,6-3,7 mb/j en 2014. Mais ce pays est lui-même entravé par une montée des violences, dont a témoigné mardi la prise par des jihadistes de Mossoul, la deuxième ville du pays.
Et même si l’objectif de l’Irak “semble ambitieux” et que la levée des sanctions contre l’Iran reste incertaine, l’Arabie Saoudite “a récemment réitéré qu’elle était prête à couvrir tout manque sur le marché”, a souligné M. Pugh.
L’Arabie saoudite joue le rôle de “banque centrale” du pétrole en augmentant ou réduisant sa production selon l’évolution de l’offre mondiale pour maintenir les prix stables.
Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a estimé que l’Opep devrait augmenter sa production de 900.000 barils par jour par rapport à ses niveaux d’avril (29,9 mbj) pour satisfaire une demande en hausse au troisième trimestre.