Les taxis se mobilisent à travers l’Europe contre les VTC

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éroport de Roissy, le 11 juin 2014 (Photo : Fred Dufour)

[11/06/2014 09:40:41] Paris (AFP) Plusieurs centaines de taxis bloquaient mercredi matin les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy avant de prendre la route vers Paris à l’occasion d’une manifestation européenne contre les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), accusées de concurrence déloyale.

Ce mouvement intervient alors que le transport ferroviaire est fortement perturbée par une grève reconductible.

De Londres à Rome en passant par Berlin et Paris, les taxis dénoncent la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), notamment celle faite par la société américaine Uber.

En France, les fédérations patronales sont à la pointe la contestation.

Suivant leur appel, entre 250 et 300 taxis étaient rassemblés vers 08H30 (06H30 GMT) à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

Munis de brassards jaunes “taxis en grève” et de pancartes “Non à la concurrence déloyale”, ils ont commencé à quitter leur base pour se diriger vers la capitale, avec un grand risque de pagaille accru par la concomitance de la grève à la SNCF.

“Les VTC veulent nous tuer”, a déclaré à l’AFP Mamoudou Sall, chauffeur de taxi depuis 37 ans, dénonçant “plus de charges, plus de concurrence et moins de liberté et de clients”.

A Roissy Charles-de-Gaulle, entre 250 et 300 taxis étaient rassemblés sur la base arrière et à l’entrée de l’aéroport, a constaté une journaliste de l’AFP. Munis de brassards jaunes “Taxis en grève” et de pancartes “Non à la concurrence déloyale”, les chauffeurs de taxis ont commencé vers 08H30 à quitter leur base pour se diriger vers la capitale.

A Orly, près de 200 véhicules stationnés en tête des stations de taxis bloquaient la prise en charge des clients, selon une source aéroportuaire.

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éroport de Roissy, le 11 juin 2014 (Photo : Fred Dufour)

La circulation en Ile-de-France en début de matinée restait difficile, avec 268 km de bouchons cumulés.

Une partie du cortège devait partir vers 09H30 “mais la prise de passagers risque d’être bloquée par des manifestants une bonne partie de la journée”, a poursuivi cette source.

A Marseille, Vers 08H15 (06H15 GMT), une vingtaine de voitures étaient rassemblées à la gare Saint-Charles de Marseille et autant à gare TGV d’Aix. Une cinquantaine de véhicules réunis à l’aéroport de Marignane créaient des ralentissements.

La majorité des syndicats en revanche “se désolidarise de ce mouvement et n’appelle pas à manifester”, a déclaré à l’AFP Karim Asnoun de la CGT.

– Vives tensions –

L’intersyndicale avait pourtant été à l’origine d’une série d’actions menées en début d’année pour protester contre le développement des VTC.

“Nous n’appelons pas à cette grève, les centres radio (de réservation de taxis) veulent récupérer ce mouvement du 11 juin”, fait valoir Nordine Dahmane, secrétaire général de FO-UNCP taxis, pour expliquer cette décision.

Un rapport commandé par le gouvernement et présenté fin avril devait permettre d’apaiser les relations entre taxis et VTC. Mais les tensions restent vives alors qu’une proposition de loi devrait être déposée la semaine prochaine.

Ce rapport “va dans la bonne direction, mais il s’est arrêté en chemin”, juge Yann Ricordel, directeur général de la radio-taxi Les taxis bleus.

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éroport de Roissy, le 11 juin 2014 (Photo : Fred Dufour)

Pour lui, il faut veiller à “établir un niveau de charges équivalent entre les taxis et les VTC” et régler la question du stationnement des VTC sur la voie publique dans l’attente de clients.

Prendre des clients à la volée relève en effet du privilège des taxis, qui disposent pour cela d’une licence, quand les VTC ne peuvent travailler que sur réservation.

– L’incompréhension des VTC –

Yann Ricordel s’inquiète aussi de la volonté de permettre en temps réel la géolocalisation des taxis. Pour l’auteur du rapport, le député Thomas Thévenoud, il s’agit de permettre aux clients de pouvoir localiser le taxi disponible le plus proche via son smartphone. Mais les centrales de taxis voient cette mesure comme une menace.

Les VTC de leur côté s’agacent d’une nouvelle grève des taxis.

“L’inquiétude des taxis est compréhensible”, estime Yan Hascoet, PDG de la société Chauffeur privé, qui rejette toutefois tout amalgame entre “les nouvelles sociétés de VTC qui opèrent dans le plus parfait respect de la loi, et celles qui s’en affranchissent librement”.

Pour Dave Ashton, co-fondateur de Snapcar, elle est d’autant plus incompréhensible au niveau français que “le rapport Thévenoud est favorable aux taxis”.

Le mouvement de protestation est parti de Grande-Bretagne où les célèbres taxis noirs, qui travaillent pourtant à côté des VTC depuis des dizaines d’années, s’inquiète du poids croissant pris par la société californienne.