L’amendement de la loi sur la concurrence et les prix dans le sens d’une annulation pure et simple des mesures de conciliation entre les contrevenants et l’administration, constitue une condition sine qua non pour garantir la transparence des mécanismes de marché, a affirmé Mohamed Zarrouk, président de l’Organisation de défense du consommateur (ODC).
Intervenant, mercredi lors d’une conférence de presse, la première après le 6ème congrès de l’organisation tenu, le 24 mai 2014 à Sidi Bouzid (centre-ouest), il a relevé que l’ODC réclame d’apporter des amendements à cette loi présentée depuis déjà six mois devant l’ANC.
“La conciliation n’est pas efficace pour dissuader les spéculateurs”, a t-il indiqué, appelant à criminaliser la contrebande et le commerce parallèle et à “recourir à la justice contre ceux qui abusent des richesses du pays”.
“Les mécanismes actuels régissant le marché tunisien, totalement libéralisé, ne peuvent fonctionner de manière transparente en absence de législations strictes à même de protéger le droit du consommateur tunisien pris en étau”, a encore déclaré le responsable.
Revenant sur les grandes lignes du programme de l’ODC pour la prochaine étape, Zarrouk a relevé que l’organisation a élaboré une stratégie visant à faire face à la recrudescence du taux d’inflation et de l’indice général de la consommation au cours de cette période de grande consommation .
Face à la détérioration du pouvoir d’achat du consommateur moyen, l’ODC réclame la tenue d’une réunion urgente du Conseil national de protection du consommateur qui examinera les moyens à même de stopper la hausse des prix, a indiqué Zarrouk.
“L’Etat est appelé à geler les hausses des prix”
Selon le premier responsable de l’ODC, l’Etat doit geler les hausses des prix et annuler la levée des subventions sur les produits de base, en attendant “la mise en place d’un nouveau schéma de développement consensuel qui concrétise le principe de justice entre toutes les classes sociales et toutes les régions”. Ceci peut se faire, affirme Zarrouk, car l’article 2 de la loi sur la concurrence et les prix donne la possibilité à l’Etat de geler les prix de quelques produits (aux niveaux de la production et de la distribution)), en cas de hausse vertigineuse des prix pouvant nuire au pouvoir d’achat des consommateurs, et ce pour une durée de 6 mois.
Pour lui, “le Chaos enregistré actuellement au niveau des circuits de distribution et la hausse des prix, devra s’accentuer encore davantage, au cours de la prochaine période de grande consommation”.
Il s’agit du mois saint de ramadan, la haute saison touristique, le retour des tunisiens résidant à l’étranger, outre l’énorme afflux des libyens.
L’ODC appelle à imposer une taxe sur les libyens résidant en Tunisie
“La présence de près d’un million 700 mille libyens dans notre pays constitue un énorme défis pour le système de subvention tunisien”, a estimé M.Zarrouk.
A cet égard, l’ODC appelle l’Etat à imposer une taxe sur les libyens résidant sur le territoire tunisien. Cette mesure (imposition d’une taxe) ne sera pas appliquée sur les citoyens libyens qui entrent sur le territoire tunisien en tant que touristes ou pour des soins, précise-t-il.