Chine : production industrielle et ventes de détail accélèrent timidement

0466bd2e385e98524afb1870ff36d521f13b78ee.jpg
Est de la Chine

[13/06/2014 08:49:26] Pékin (AFP) La production industrielle en Chine a progressé de 8,8% sur un an, marquant une légère accélération tout comme les ventes de détail, selon des chiffres officiels publiés vendredi, qui témoignaient d’un certain regain de vigueur de l’activité.

La hausse de la production industrielle dévoilée par le Bureau national des statistiques (BN correspond exactement à la prévision des analystes interrogés par l’agence Dow Jones, et s’avère légèrement supérieure à la progression de 8,7% en avril.

Elle reste cependant très en-deçà des taux de progression de plus de 10% sur un an enregistrés à l’automne dernier.

De leur côté, les ventes de détail en Chine ont grimpé en mai de 12,5% sur un an, marquant une accélération sensible de la consommation des ménages par rapport à la hausse de 11,9% en avril, a précisé le BNS. Elles sont à leur plus haut niveau depuis décembre.

Les investissements en capital fixe ont quant à eux gonflé de 17,2% sur les cinq premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2013. Il s’agit d’un léger ralentissement par rapport à la progression de 17,3% sur un an pour la période janvier-avril, mais le chiffre est néanmoins meilleur qu’attendu par le marché.

Les indicateurs publiés par le BNS semblaient témoigner d’un certain regain de vigueur de la deuxième économie mondiale, après une série de mesures prises ces deux derniers mois par les autorités pour stimuler l’activité.

Ces chiffres “indiquent que le rythme de croissance de la Chine pourrait avoir bientôt atteint son niveau le plus bas, malgré la persistance de risques”, ont commenté les économistes de la banque ANZ.

La croissance du pays était tombée à 7,4% au premier trimestre, au plus bas depuis 18 mois. Si certains indicateurs économiques se sont ressaisis depuis, le fléchissement de la demande intérieure continue d’alarmer –les importations chinoises ont ainsi diminué de 1,6% sur un an en mai.

“Nous continuons à prévoir un ralentissement de la croissance à 6,8% en 2015”, a souligné Zhang Zhiwei, un analyste de Nomura International basé à Hong Kong.

Le gouvernement a procédé depuis mi-avril à des “mini mesures de relance”, telles que des réductions fiscales pour les petites entreprises et pour les investissements ferroviaires. Il a par ailleurs dévoilé plusieurs gros projets d’infrastructures, dont le dernier en date concerne un système de transport le long du fleuve Yangtsé.

De son côté, la Banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé lundi soir qu’elle autorisera les banques accordant des prêts au secteur agricole ou aux petites entreprises à réduire les fonds qu’elles sont tenues de mettre en réserve, afin d’accroître le crédit à des secteurs économiques ciblés considérés comme “vulnérables”.

Cet assouplissement, bien que limité, concernera une vaste partie du système financier, selon les experts, affectant notamment les deux tiers des banques commerciales municipales.

De même, la PBOC avait déjà abaissé le taux de réserves obligatoires imposés aux banques “rurales” et coopératives de crédit en milieu rural pour les encourager à prêter davantage. L’institution a par ailleurs appelé les établissements financiers à renforcer leurs prêts aux entreprises exportatrices.

Des mesures et exhortations qui semblent commencer à porter leurs fruits, puisque le volume des prêts accordés par les banques chinoises a nettement rebondi en mai par rapport à avril, à 870,8 milliards de yuans (105 milliards d’euros), selon des chiffres officiels. La hausse des prêts à long terme concerne surtout des projets d?infrastructures –soutenus par les autorités– selon des analystes.

Cet assouplissement, bien que limité, concernera cependant une vaste partie du système financier, selon les experts, affectant notamment les deux tiers des banques commerciales municipales.

Pékin a cependant exclu tout plan de relance massif, et se montre réticent à une baisse générale des taux d’intérêt — les autorités s?efforçant au contraire d’endiguer l’envolée du crédit et de l’endettement, de combattre la “finance de l’ombre”, et de rééquilibrer le modèle de croissance du pays.

Leur objectif est de rendre l’économie moins dépendante des exportations et de muscler la consommation intérieure.