Tunisia Investment Forum : Nécessité de définir une vision unifiée de l’avenir de l’économie tunisienne

Par : TAP

tif-nabli-bouzguenda-2014.jpgLe nouveau modèle économique tunisien ne peut être choisi maintenant, mais doit être construit progressivement, en déterminant les solutions prioritaires pour les principaux problèmes urgents qui se posent aujourd’hui sur la scène économique. C’est en tout l’avis de Mustapha Kamel Nabli, président de l'”Agenda global pour 2014″ du Forum économique mondial, sur les perspectives futures des pays du printemps arabe.

Intervenant vendredi à Gammarth, à la 4ème édition du “Tunisia Investment Forum” (TIF) qui se déroule du 12 au 13 juin 2014, M. Nabli a précisé que le dialogue économique mené actuellement constitue la première étape préparatoire à la construction de ce nouveau modèle.

Il a toutefois critiqué l’absence d’accord entre les parties participantes à ce dialogue sur certains points, notamment en ce qui concerne la compensation.

Il estime qu’il faut redéfinir le rôle de l’Etat, en optant soit pour le maintien de son rôle de régulateur, soit pour son désengagement, en vue de renforcer le rôle du secteur privé.

L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie soulignera la nécessité de rétablir la confiance du citoyen et de l’investisseur dans les institutions tunisiennes, pour qu’ils adhèrent à la transition économique et contribuent à solutionner les difficultés économiques du pays, notamment en matière d’augmentation des taux d’inflation et de chômage, de dégradation de la qualité des services publics et de difficultés financières.

S’adressant aux investisseurs étrangers, il a rappelé que la Tunisie n’a pas encore achevé son processus de transition et a besoin de plus de temps pour résoudre ses problèmes économiques, les appelant à soutenir le pays au cours de cette période en y investissant.

Dans son intervention, le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Ahmed Bouzguenda, a salué l’initiative de tenir un dialogue national sur l’économie tout en critiquant la démarche adoptée, laquelle est basée sur l’examen des dossiers économiques un par un. Cette démarche a suscité, d’après lui, des désaccords entre les différentes parties sur plusieurs dossiers, dont celui de la compensation…

Il a proposé de fixer, d’abord, dans le cadre du dialogue national, une vision unifiée sur l’avenir de l’économie tunisienne, en définissant le rôle de l’Etat et les moyens d’atteindre une croissance inclusive, devant bénéficier à toutes les catégories sociales et les régions.

“Le nouveau plan d’action de la Tunisie sera issu automatiquement de cette vision unifiée, objet de consensus entre les différentes parties”, a-t-il ajouté.

A ce propos, le ministre chargé des Affaires économiques, Nidhal Ouerfelli, a rappelé que le gouvernement a engagé une démarche participative pour réussir la transition économique et sociale. “Cette démarche identifie des mesures urgentes nécessaires permettant de redresser la situation économiques et d’atteindre une croissance pérenne et inclusive”.

Cette démarche vise une nouvelle impulsion des investissements privés, l’amélioration de la gouvernance et le développement de la compétitivité et de la performance du système économique.

Les priorités seront axées sur l’amélioration du climat des affaires à travers le nouveau code d’incitation aux investissements, la réforme des marchés publics, la simplification des procédures administratives ainsi que le renforcement du système de partenariat public privé et des projets d’infrastructures, de télécommunication et des énergies renouvelables.

“Les réformes structurelles porteront sur la réforme fiscale, les finances publiques et le système de compensation ainsi que l’assainissement des entreprises publiques en difficulté”, a-t-il conclu.

WMC/TAP