Siemens ne proposerait plus que 4 milliards d’euros pour les turbines d’Alstom

80057d91d9838d06f07f64cc981896f16cc885c5.jpg
Allemagne (Photo : David Ebener )

[15/06/2014 19:35:08] Francfort (AFP) Le conglomérat industriel allemand Siemens veut offrir quatre milliards d’euros pour reprendre uniquement les turbines à gaz du français Alstom, renonçant dans le même temps à lui céder pour le moment sa division ferroviaire, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

Interrogé par l’AFP, Siemens, qui réunissait dimanche son conseil de surveillance pour trancher sur l’offre que le groupe a promis de déposer lundi au plus tard, n’a pas souhaité commenter ces informations.

Si elles s’avéraient exactes, ces informations signifieraient un pas en arrière de la part de l’allemand qui dans une offre préliminaire fin avril évaluait à une fourchette de 10,5 milliards à 11 milliards d’euros les activités énergie d’Alstom et proposait de lui céder en échange ses activités de train et métros, pour tenter de contrer l’offre ferme déposée par l’américain General Electric (GE).

Depuis la semaine dernière, un autre acteur est entré en jeu aux côtés de Siemens, le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Les deux groupes ont annoncé mercredi travailler à une offre commune, sans donner de détail sur les actifs visés.

Selon les médias allemands, japonais et français, Mitsubishi est intéressé par les turbines à vapeur d’Alstom, utilisées dans les centrales nucléaires, et pourrait prendre une participation de 10% dans le groupe français.

Une source proche du dossier avait évoqué jeudi la possibilité d’une entrée de MHI au capital d’Alstom via une prise de participation minoritaire, pour créer une alliance industrielle sur le modèle des constructeurs automobiles Renault et Nissan.

Selon la FAZ à paraître lundi, MHI entrerait au capital d’Alstom à travers le rachat d’une partie de la participation de Bouygues (29%). Le plan de Siemens/MHI prévoit aussi la création d’une entreprise commune Alstom/MHI dans les turbines à vapeur, dans laquelle le français détiendrait 60%. Le japonais s’associerait aussi à Alstom dans les activités éoliennes et hydrauliques, toujours selon la FAZ qui ne cite pas de source identifiée. Cela ferait donc de MHI l’acteur clé de cette offre commune.

Selon le quotidien allemand des affaires, le Handelsblatt, l’offre en cash globale de Siemens/MHI serait de l’ordre de 9 milliards d’euros. En comparaison, GE propose 12,35 milliards d’euros pour l’ensemble des activités énergie d’Alstom.

Le Handelsblatt croit aussi savoir que Siemens ne prévoit plus d’apporter en échange ses activités ferroviaires comme initialement envisagé.

Le PDG de Siemens, Joe Kaeser, doit être auditionné mardi à l’Assemblée nationale à Paris dans le cadre du rachat du pôle énergie d’Alstom.