Ukraine, le 21 mai 2014 (Photo : Alexander Zobin) |
[16/06/2014 06:53:17] Moscou (AFP) La Russie a mis sa menace à exécution lundi en décidant de conditionner ses livraisons de gaz à l’Ukraine à un règlement préalable, ce qui va se traduire par une interruption des fournitures à Kiev, a annoncé le géant gazier Gazprom.
L’ultimatum imposé à Kiev pour régler une dette atteignant au total 4,5 milliards de dollars ayant expiré à 06H00 GMT, “Gazprom, en vertu du contrat en vigueur, est passé à un système de prépaiement pour les livraisons de gaz à Naftogaz”, indique le groupe russe dans un communiqué.
“Aucun paiement pour juin n’a été effectué. A partir de ce jour, la société ukrainienne ne recevra plus que les volumes qu’elle aura payés”, est-il ajouté, sans préciser quelles étaient les conséquences immédiates.
La décision de Gazprom risque de se traduire par des perturbations des livraisons de gaz russe en direction de l’Europe, dont près de la moitié transitent par le territoire ukrainien, comme pendant les précédents conflits gaziers, en 2006 et 2009.
Kiev a refusé la hausse des prix décidée par Moscou après l’arrivée au pouvoir de dirigeants pro-occidentaux fin février, conséquence de la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch : les 1.000 mètres cubes de gaz sont alors passés de 268 à 485 dollars, un prix sans équivalent en Europe. Dans sa “dernière offre”, Moscou a proposé 385 dollars.
Une nouvelle séance de négociation dimanche soir à Kiev s’est terminée sur un échec.
Cette décision devrait avoir pour l’heure des répercussions limitées pour l’Ukraine, qui a accumulé ces dernières semaines d’importantes réserves dans ses stockages souterrains. La consommation est en outre limitée en cette saison où les chauffages ne sont pas utilisés.