à Paris, pour renseigner les candidats au baccalauréat (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[16/06/2014 08:54:06] Paris (AFP) Le débat parlementaire sur la réforme ferroviaire “aura lieu” comme prévu à partir de mardi: le Premier ministre Manuel Valls est resté ferme lundi vis-à-vis des cheminots en grève depuis maintenant six jours, malgré les appels à reprendre le travail pour ne pas pénaliser les candidats au Bac.
La réforme ferroviaire, contestée par la CGT et SUD-Rail, est “indispensable”, cette grève “n’est pas utile et pas responsable, surtout un jour de bac”, a déclaré M. Valls sur France Info.
Il a “regretté profondément que cette grève continue”. “On n’en voit pas le sens alors que le dialogue est maintenu et que la porte du gouvernement reste ouverte”, a-t-il ajouté, alors que le président de la SNCF Guillaume Pepy a estimé lundi le coût de la grève à “déjà 80 millions d’euros”, entre le manque à gagner des trains ne circulant pas et l’indemnisation exceptionnelle des voyageurs abonnés.
A la suite des discussions menées la semaine dernière entre le secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier et les syndicats, dans la grève ou non, “des avancées ont été obtenues”, que l’Unsa et la CFDT ont avalisées, estime M. Valls.
édéric Cuvillier et le patron de la SNCF Guillaume Pepy le 13 juin 2014 à Saint-Denis (Photo : Eric Feferberg) |
“Il faut que cette grève s’arrête”, a également plaidé le patron de la CFDT Laurent Berger. Selon lui, il commence à y avoir “un peu de tension dans les dépôts” entre grévistes et non grévistes.
A situation exceptionnelle, dispositif exceptionnel: pour permettre à tous les lycéens d’arriver dans les temps à leur centre d’examen, la SNCF avait mobilisé 10.000 gilets rouges. Selon les témoignages recueillis pas l’AFP, beaucoup de lycéens s’étaient organisés bien en amont.
Pour les autres voyageurs, dont le trajet est perturbé pour le 6e jour consécutif, la SNCF prévoit en moyenne deux TGV sur trois sur l?axe Est, 1 sur 2 sur les axes Nord et Atlantique, 1 sur 3 sur l?axe Sud-Est et les relations Province-Province.
En moyenne, 4 trains intercités sur 10 rouleront, un TER sur deux, et en Ile-de-France 4 trains sur 10. Le trafic sera normal sur Thalys et Eurostar. Sur Lyria il est prévu un train sur deux. En direction de l’Italie et de l’Espagne, un sur trois.
– La parole aux parlementaires mardi –
Depuis plusieurs jours, les appels à arrêter la grève se font pressants, jusqu’à celui du président François Hollande. Mais le conflit s’enlise. Aucune sortie de crise ne semble se dessiner à la veille du premier jour d’examen de la réforme ferroviaire, approuvée par les deux autres syndicats représentatifs, l’Unsa et la CFDT, qui ont obtenu les assurances qu’ils attendaient.
à Paris (Photo : Fred Dufour) |
“La mobilisation reste forte”, a assuré au cours du week-end la CGT-Cheminots. Entre mercredi et vendredi, la SNCF avait constaté une baisse de 10 points du taux de grévistes. Ce chiffre global cache des disparités selon les métiers, les conducteurs et contrôleurs étant toujours les plus mobilisés. Depuis le début du conflit, la SNCF ne communique pas plus en détail.
La CGT et SUD-Rail ont affirmé dimanche que “gouvernement et direction de la SNCF portent l?entière responsabilité” du conflit et appellent à un rassemblement mardi devant l’Assemblée.
Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, avait cru possible “une sortie de crise ce week-end”, mais sa lettre adressée au président est restée sans réponse.
La parole est désormais aux parlementaires. A gauche, Pierre Laurent, numéro un du PCF, a exprimé son soutien aux grévistes et appelé à “prendre une, deux semaines de plus”.
és par la SNCF le 16 juin 2014 gare du Nord à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin) |
A droite, Luc Chatel, secrétaire général intérimaire de l’UMP, a créé la surprise lundi en demandant le retrait de la réforme, à contrepied de plusieurs responsables de son parti, comme l’ancien ministre Xavier Bertrand qui s’est dit prêt à voter le texte.
Cette réforme vise à stabiliser la dette du secteur (44 milliards d’euros) et préparer son ouverture totale à la concurrence. Pour cela, elle prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.
Mais pour la CGT et SUD-Rail, le projet, malgré les promesses d’amendements faites vendredi, reste “fortement néfaste pour le service public SNCF et les cheminots”. Ils estiment qu’il ne règle pas le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.