à Paris en raison de la grève de cheminots (Photo : Bertrand Guay) |
[17/06/2014 04:42:18] Paris (AFP) Les syndicats CGT et SUD-Rail refusent de désarmer au septième jour de la grève des cheminots mardi alors que les députés entament l’examen de la réforme ferroviaire à l’origine du conflit.
Les parlementaires doivent se pencher dans l’après-midi sur le texte de loi qui vise à stabiliser la dette de 44 milliards d’euros du secteur ferroviaire et à préparer son ouverture totale à la concurrence. Pour ce faire, le projet de loi prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Près de 400 amendements ont été déposés, émanant de tous les groupes.
Face à ce projet, à l’origine de la grève, la CGT et SUD-Rail n’ont pas désarmé malgré une érosion continue du taux de participation au conflit, de 14,8% lundi contre 27,64% le premier jour de grève.
Ils ont appelé lundi soir les cheminots à “faire grandir le rapport de force” après avoir été reçus par la direction de la SNCF. Ils l’accusent d’avoir “joué la provocation en radicalisant” son attitude envers les grévistes qui protestent contre la réforme et d’avoir jugé “les revendications des cheminots hors-sujet”. Les questions abordées avec la direction portaient sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail et non pas sur la réforme, mais pour la CGT-cheminots et SUD-Rail “tout est lié”.
Des rassemblements sont prévues dans la matinée à Paris et dans toute la France “pour exiger une autre réforme et l?ouverture de négociations”. Pour la CGT et SUD-Rail, les cheminots en sont à leur 7ème jour de grève avec “aucune négociation réellement entamée que ce soit du côté du gouvernement ou de la direction SNCF”. A leurs yeux, “le projet de loi demeure fortement néfaste pour le service public SNCF et les cheminots” en dépit des “engagements” du gouvernement qui ont conduit à un accord avec l’Unsa et la CFDT, la semaine dernière.
– Débat à l’Assemblée jusqu’à jeudi –
Dans l’opinion, plus des trois quarts des Français (76%) se disent opposés à cette grève, 22% y étant favorables, selon un sondage Harris interactive paru mardi dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.
éat le 16 juin 2014 gare Saint-Charles à Paris (Photo : Boris Horvat) |
Les usagers doivent connaître une “amélioration notable” du trafic ferroviaire notamment sur les lignes régionales et en région parisienne, au deuxième jour des épreuves du baccalauréat. Les trains qui permettent aux candidats de rejoindre les centres d’examen “seront à nouveau particulièrement suivis”, indique la SNCF. “Ils feront de nouveau l’objet d’une information spécifique”, précise-t-elle.
En moyenne, six TER sur dix circuleront et quatre Intercités. En Ile-de-France, la circulation sera d’un train sur deux. Seul le RER A connaîtra un trafic normal. Sur le RER B, la circulation sera d’un train toutes les dix minutes à Paris Nord et sur le RER D d’un train tous les quarts d’heure aux heures de pointe. Un train sur deux circulera sur le RER C et un train sur trois sur le RER E.
Six trains sur dix circuleront en moyenne sur les grandes lignes avec deux TGV sur trois sur l’axe Est, six TGV sur dix sur les axes Nord et Atlantique et quatre TGV sur dix sur l’axe Sud-Est et les relations province-province.
Le débat à l’Assemblée, prévu pour durer jusqu’à jeudi, doit débuter par un discours de M. Cuvillier et sera suivi par deux motions de procédure contre le projet qui n’ont aucune chance d’être adoptées.
Après la discussion générale, d’environ deux heures et demie, l’examen du texte devrait débuter dans la soirée article par article, amendements par amendements.
à la gare de Dunkerque (Photo : Philippe Huguen) |
Ce texte prévoit une organisation complexe avec à sa tête un établissement public à caractère industriel (Epic) nommé SNCF. Cet Epic de tête, dit encore Epic “mère”, chapeautera deux Epic “filles”: “SNCF Mobilités”, soit l’actuelle SNCF, qui exploitera les trains et “SNCF Réseau”, l’actuel Réseau ferré de France (RFF) qui gère l’infrastructure avec SNCF Infra.
Selon le rapporteur du projet de loi à l’Assemblée, le député PS de Gironde, Gilles Savary, les amendements portent notamment sur la garantie d’institutions représentatives du personnel communes aux trois Epic, avec en particulier un Comité central d’entreprise commun. Ils confirmeront aussi les missions de l’Epic de tête qui aura en charge la gestion du personnel.