Seita : des salariés manifestent devant le siège pendant le CCE

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à Carquefou, le 15 avril 2014 (Photo : Jean-Sébastien Evrard)

[17/06/2014 11:04:31] Paris (AFP) Plus de 200 salariés de Seita protestaient mardi devant le siège du cigarettier à Paris contre le plan social, dont les détails étaient annoncés aux syndicats lors d’un comité central extraordinaire, a constaté journaliste de l’AFP.

Cette réunion du CCE, la première depuis l’annonce du plan mi-avril, devait se dérouler jusqu’en milieu d’après-midi, a précisé Eric Comparot, délégué central CGT (53% des salariés).

Il a indiqué qu’une première réunion de négociation entre l’intersyndicale (CGT, Unsa et CFE-CGC) et la direction a été fixée au 30 juin lors du CCE. La dernière interviendra le 17 octobre.

En France, le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de Seita annoncé en avril prévoit, outre la fermeture de l’usine de Carquefou, près de Nantes, la fin du centre de recherche de Bergerac (Dordogne), ainsi que des suppressions de postes à Fleury-les-Aubrais (Loiret) et au siège.

Au total, 366 suppressions nettes d’emplois sur 1.150 sont prévues, soit près du tiers des effectifs.

Lors du CCE, la direction “a expliqué qu’elle n’avait pas le choix, qu’elle était obligée et qu’il fallait aller vite” pour lancer le plan, a rapporté M. Comparot.

Des salariés de Seita sont venus de plusieurs sites français de l’entreprise devant le siège de la filiale d’Imperial Tobacco à Paris dans le 14ème arrondissement.

Certains portaient des masques blancs, des combinaisons blanches ou des tee-shirts sur lesquels était écrit “Le licenciement tue”.

“Les salariés voulaient tous venir. C’est très tendu, il n’y a pas de volonté d’apaisement de la direction qui a refusé toute discussion”, a déploré auprès de l’AFP M. Comparot.

Visiblement énervés, ils ont procédé à des jets de boules de peinture et d’oeufs sur les fenêtres du siège, au bruit de tambours, pétards et sifflets.

Sur les pancartes on pouvait lire: “Aujourd’hui c’est nous, demain peut-être vous”, “Luttons pour la sauvegarde de nos emplois” ou “Imperial m’a tuer”.

“On est là par solidarité avec nos collègues”, a dit Sébastien Torre, venu du Havre et dont le site n’est pas concerné par les suppressions de postes. “Ce plan n’est pas normal alors que l’entreprise fait des bénéfices. De plus, le groupe réembauche en Pologne près de 150 personnes pour faire la même chose que nous. C’est une délocalisation masquée”, selon lui.

De son côté, M. Comparot a déploré l’absence de l’Etat, qui “semble totalement indifférent au problème”.

“Le plan n’a pas évolué depuis l’annonce (en avril, NDLR). C’est toujours le minimum légal avec un mois par année d’ancienneté d’indemnité et six mois de reclassement”, a dit M. Comparot.

En reprenant l’ex-régie publique des tabacs en 2008, Imperial Tobacco avait déjà supprimé un millier d’emplois, la moitié des effectifs. Le groupe, quatrième mondial, a annoncé en février un résultat net en recul de 6% et un plan d’économies de 300 millions de livres (365 millions d’euros).