Amazon lève le voile sur son smartphone

298cd2482c7b25f440b71eb47001cf3c8b0c9da6.jpg
été Amazon (Photo : Emmanuel Dunand)

[18/06/2014 06:27:31] New York (AFP) Sept ans après Apple, Amazon devrait entrer à son tour mercredi sur le marché hyper concurrentiel des téléphones multifonctions dominé par son compatriote et le coréen Samsung, en dévoilant son propre smartphone.

Peu d’indices ont filtré sur la conférence organisée à Seattle (nord-ouest) ce mercredi par Amazon et qui sera présidée par le patron du groupe, Jeff Bezos. Seuls quelques journalistes, triés sur le volet, ont été conviés.

Mais sur le carton d’invitation figure l’image de ce qui semble être un smartphone vu de profil. Une vidéo montrant des individus qui semblent émerveillés par un appareil que l’on ne voit jamais vient confirmer cette impression que l’appareil mystère serait le fameux smartphone sur lequel, selon la rumeur, Amazon travaille depuis longtemps.

Mardi, le Wall Street Journal a affirmé que le groupe de télécoms américain AT&T serait l’opérateur téléphonique exclusif d’Amazon. AT&T, qui est peu présent à l’international, avait déjà été le principal opérateur de l’iPhone lors de sa sortie en 2007.

Le téléphone d’Amazon devrait avoir une interface en 3D qui s’animera selon sa position par rapport au visage de l’utilisateur, selon le site spécialisé BGR.com, qui en a dévoilé ce qui serait un prototype mi-avril. Son fonctionnement devrait être assuré à l’aide de capteurs infrarouges placés sur la façade de l’appareil.

326be3e29659093623ffb05fc96939f923ad2bee.jpg
été Amazon, le 6 septembre 2012 à Santa Monica, en Californie (Photo : Joe Klamar)

Cette interface devrait permettre d’afficher certains éléments à la façon d’un hologramme grâce à plusieurs capteurs vidéo suivant les mouvements de l’oeil, selon BGR.com et techradar.com, autre site spécialisé.

Dans le même esprit, il devrait être aussi possible de déclencher certaines commandes contextuelles, en inclinant le téléphone vers le haut, le bas, ou sur les côtés.

Doté d’un écran 4,7 pouces, ce téléphone devrait disposer d’un processeur Snapdragon de Qualcomm et 2 Go de mémoire vive, ainsi que d’un appareil photo de 13 mégapixels.

Le système d’exploitation devrait reposer sur Android et s’appuyer sur l’App Store d’Amazon, à l’instar des tablettes Kindle Fire.

– Fidéliser les clients –

Ce smartphone devrait être commercialisé à partir de septembre, affirment les sites spécialisés qui avancent une fourchette de prix comprise entre 99 et 199 dollars.

Pour les analystes, un smartphone donnerait encore un peu plus d’envergure à Amazon, qui propose déjà une multitude de produits et de contenus sur internet.

“S’il s’agissait d’un smartphone, Amazon serait immédiatement considéré comme l’un des acteurs de premier plan du secteur, avant même de vendre son premier appareil”, estime Gerry Purdy, analyste spécialisé dans les appareils mobiles chez Compass Intelligence.

Selon M. Purdy, l’immense base de clients d’Amazon et sa volonté de vendre des appareils mobiles avec de faibles marges procureraient à la société une belle emprise sur le marché.

“Ils ont beaucoup d’éléments en leur faveur: ils peuvent offrir des accès libres à certains contenus, donner accès à de la musique, ou ils peuvent vous donner du crédit sur votre facture si vous dépensez assez par ailleurs avec les autres services d’Amazon”, ajoute Gerry Purdy.

Amazon fidélise ainsi ses clients avec un service d’abonnement annuel à 99 dollars qui permet d’avoir les livraisons gratuites et donne accès au service de vidéo en streaming. La semaine passée, la société a aussi lancé un service de musique en ligne.

L’analyste James McQuivey, de Forrester Research, juge pour sa part qu’Amazon ne veut pas forcément prendre des clients à Apple ou Samsung, mais souhaite surtout fidéliser davantage ses propres consommateurs.

“Amazon veut être dans votre poche, veut être avec vous, à portée de main quand vous pensez à quelque chose que vous aimeriez acheter”, dit-il.

Mais d’autres observateurs estiment qu’Amazon prend un sacré risque en voulant entrer sur un marché déjà très compétitif: “Ca ne va pas être un chemin facile”, note ainsi Ramon Llamas, analyste chez IDC.

Selon lui, une majorité de consommateurs aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde disposent déjà d’un smartphone, ou envisagent d’acheter un iPhone ou un Samsung.