Tourisme : un troisième hiver raté pour les voyagistes français

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à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

[18/06/2014 09:41:03] Paris (AFP) Les tour-opérateurs français ont vu leur activité plonger pour la troisième fois consécutive cet hiver alors que rien n’indique à ce jour que la saison d’été sera réussie, selon un bilan mercredi de leur syndicat.

“C’est notre troisième hiver négatif. Le dernier hiver positif remonte à 2010-2011”, a dit à l’AFP René-Marc Chikli, le président du Syndicat des entreprises de tour-operating (Seto).

De novembre à fin avril, le volume d’affaires des membres du Seto a chuté de 8,1% à 2,04 milliards d’euros et la clientèle a encore fondu: seulement 2,46 millions de clients ont voyagé en passant par un tour-opérateur, soit 9,4% de moins qu’à l’hiver 2012-2013, au cours duquel la clientèle avait déjà reculé de plus de 10%.

Les voyagistes français ont perdu de nouveau cet hiver 100.000 clients sur les voyages à forfaits, c’est-à-dire les packages vol + séjour, qui constituent leur coeur de métier et génèrent les meilleures marges. Ce type de vacances n’a plus attiré que 1,5 million de personnes (-6,8%), pour un volume d’affaires en baisse de 5,3% à 1,68 milliard d’euros.

Les ventes de billets d’avion seuls ont chuté sous le million de passagers (-13,2%), faisant plonger le volume d’affaires de 19,3% à 362 millions d’euros.

En cause: la crise et la fiscalité qui pèsent sur les consommateurs, le fait que “certaines destinations majeures de l’hiver n’ont pas redécollé”, comme l’Egypte et la Tunisie, mais aussi une baisse de capacités d’opérateurs vers certaines destinations comme la République dominicaine ou l’Ile Maurice, explique René-Marc Chikli.

Bonne nouvelle toutefois, les clients dépensent en moyenne un petit peu plus pour leurs voyages. Autre lueur d’espoir: pour l’été, les ventes vers la Tunisie, destination-clé pour le marché français, “commencent enfin à redémarrer”, dit M. Chikli.

Globalement, les perspectives estivales des voyagistes restent toutefois incertaines. A fin mai 2014, le carnet de commandes pour la saison allant de mai à fin octobre laissait pour l’instant augurer d’un chiffre d’affaires stable.

Mais les ventes continuent de se faire pour beaucoup à la dernière minute, déplore M. Chikli, a fortiori une année de Coupe du monde de football. Et “le mois d’août reste à faire”.