Un an –presque- après la visite du président François Hollande en Tunisie (4-5 juillet 2013), il est clair que celle-ci a marqué un tournant dans les relations tuniso-françaises. François Gouyette a voulu, en quelque sorte, le rappeler mardi 17 juin devant la presse, en mettant en avant «le soutien résolu de la France à la transition démocratique en Tunisie» qu’elle avait exprimé.
Mais l’ambassadeur de France a surtout voulu, à cette occasion, faire le bilan de l’action menée, c’est-à-dire de «l’engagement de la France dans divers domaines», et en faveur de la Tunisie, au cours de l’année qui a suivi cette visite. Cette action s’est déployée dans six domaines: la relance de l’économie tunisienne, la formation-emploi, l’aide à l’amélioration de la vie quotidienne (eau, développement rural et environnement), la consolidation de la société civile et le renforcement de l’Etat de droit.
La relance de l’investissement et, partant, de l’économie étant une priorité absolue, le gouvernement français est en train d’aider son vis-à-vis tunisien à organiser la conférence des investisseurs prévue en septembre et à en réunir les conditions de réussite.
Conscient des «griefs exprimés après Deauville» -dont les promesses à la Tunisie et aux autres pays du Printemps arabe n’ont pas été tenues, le diplomate a expliqué que le format de la conférence de septembre sera différent. «Nous souhaitons éviter de refaire l’erreur d’inviter les représentants de 150 pays», avec derrière «un délivrable qui n’est pas assuré».
Le nombre des participants à la conférence des investisseurs ne dépasserait pas la quarantaine, des représentants des principales grandes puissances et des bailleurs de fonds multilatéraux. Qui viendront à Tunis parce que disposés à «apporter une aide significative en investissant dans des projets de développements», sur la base «d’une vision de l’économie tunisienne sur les prochaines années» que le gouvernement tunisien va présenter à cette occasion». Cette conférence sera précédée d’un forum d’affaires.
Jaillissement du terrorisme sur la scène nationale oblige, la coopération tuniso-française s’est également renforcée dans le domaine de la sécurité pour faire face à cette menace. Cette menace étant, rappelle l’ambassadeur de France, «régionale», il considère comme «une bonne chose» que la Tunisie et l’Algérie renforcent leur coopération dans ce domaine et que la France en fasse de même avec les pays de la région. Elle est en particulier engagée dans un programme de «sécurisation des frontières de la Libye».
Enfin, l’aide de la France pourrait s’étendre à l’organisation des prochaines élections. L’ambassadeur Gouyette, qui a récemment rencontré à deux reprises Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a indiqué que «cela dépend de la demande des autorités tunisiennes».