La Tunisie compte créer un fonds de restructuration bancaire qui aura pour mission de gérer les processus de restructuration des banques publiques et à participations publiques, en renforçant leurs fonds propres. C’est Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui l’a annoncé alors qu’il intervenait, mercredi 18 juin à Gammarth, lors d’une conférence des partenaires et des bailleurs de fonds de la Tunisie sur «les nouvelles orientations stratégiques de l’intervention publique dans le financement de l’économie».
A cette occasion, M. Ayari a précisé que ce fonds, dont les modalités de constitution seront axées principalement, sur le désengagement des participations directes de l’Etat dans 7 banques à participations publiques, générera un effet de levier dans le secteur.
Il s’agit en outre de trouver “une solution financière en dehors de budget de l’Etat”, compte tenu des pressions exercées sur ce dernier. La mise en place de ce fonds de restructuration bancaire constituera un atout indispensable pour la concrétisation de la réforme du secteur bancaire.
“Le gouvernement tunisien et la BCT comptent sur la coopération financière, technique et stratégique des bailleurs de fonds du pays, pour mettre en place cette structure. Les détails relatifs à sa composition, son fonctionnement et ses interventions seront précisés, en coordination avec nos partenaires”, a-t-il fait savoir.
Dans son intervention, le ministre des finances et de l’économie, Hakim Ben Hamouda a rappelé que les modalités d’intervention de l’Etat dans le financement de l’économie, sont principalement bancaires et présentent des limites, liées à l’importance des dépenses de gestion dans le budget de l’Etat et au recours croissant à l’endettement.
Il a évoqué la stratégie de réforme annoncée le 18 avril 2014, lors d’un conseil ministériel restreint, laquelle est basée sur une nouvelle structure de l’intervention de l’Etat dans le financement de l’économie, fondée sur une nouvelle gouvernance du secteur bancaire et le partenariat public-privé. L’objectif étant de recentrer le rôle de l’Etat sur sa mission principale de soutien aux secteurs stratégiques et prioritaires et la rationalisation du nombre et du poids des banques à participations publiques dans le secteur bancaire, afin de stabiliser et dynamiser le marché.
Il s’agit en outre, de développer les fondamentaux d’un partenariat public privé renforcé, afin de lancer des signaux forts à tous les acteurs concernés et aux partenaires de la Tunisie, a-t-il relevé.